Inauguration le 31 mai 2015 à 15h
Église prieurale Saint-Pierre-Saint-Paul à Souvigny (Auvergne)
Lors de la commémoration, en 2010, du 600e anniversaire de la mort du duc Louis II de Bourbon, la commune de Souvigny, fille aînée de Cluny et berceau de la dynastie royale des Bourbons, a pris la décision, sur proposition du Comité du Bon Duc Louis II, de restaurer la chapelle funéraire ducale située au cœur l’église prieurale Saint-Pierre-Saint-Paul.
La chapelle funéraire du duc Louis II de Bourbon, dont les travaux de restauration sont achevés et rendus possible par un mécénat international, est inaugurée le 31 mai 2015.
Le public pourra ainsi découvrir une chapelle dans son extraordinaire qualité originale, de dessin et de sculpture.
Souvigny, grand site régional d’Auvergne
Ancienne capitale de la province historique du Bourbonnais, Souvigny se trouve dans le département de l’Allier et la région Auvergne, à l’ouest de Moulins et au nord de Vichy.
Son riche patrimoine architectural, lié à sa filiation à l’abbaye de Cluny et à la présence des ducs de Bourbon, lui a valu d’être élue « grand site régional d’Auvergne ».
Le pays de Souvigny riche de 200 châteaux est une destination incontournable pour tous les passionnés d’églises romanes, de châteaux et de randonnées au cœur d’un bocage préservé.
Souvigny, capitale religieuse des Bourbons
La naissance de la remarquable église de Souvigny est liée à l’abbaye de Cluny.
Aymar, sire de Bourbon, lègue à l’abbaye de Cluny une partie de ses terres. Un monastère est alors construit et deux des abbés de Cluny viennent y mourir tour à tour : Mayeul et Odilon. Le prieuré devient alors un lieu de pèlerinage, une grande église est construite sur le modèle de Cluny III, avec deux transepts, et les ducs de Bourbon la choisissent comme nécropole ducale, au point que l’on appelle Souvigny « le Saint-Denis » des premiers Bourbons.
Église prieurale Saint-Pierre-Saint-Paul
L’église prieurale Saint-Pierre-Saint-Paul est le site incontournable de la ville.
Cette église, qui est le plus vaste édifice religieux du département, est d’origine romane, mais modifiée et agrandie aux XIIe et XVe siècles.
La nef est assortie de doubles bas-côtés, et d’un double transept et, à l’intérieur comme à l’extérieur, les diverses époques de construction de l’édifice se lisent aisément, formant un ensemble irrégulier mais plein de charme.
L’église prieurale de Souvigny est alors la plus grande église du Bourbonnais, avec un plan en croix de lorraine (à double transept) comme à Cluny, de double bas-côtés, un chevet plat.
La façade notamment est le résultat de plusieurs époques, tout comme le prieuré voisin qui présente une ordonnance néo-classique surprenante dans ce petit village, et où l’on retrouve les styles roman, gothique et renaissance.
La nef présente également d’importants éléments du XVe siècle bâtis sur des vestiges romans, et l’on est frappé par la majesté des proportions. Cette somptuosité s’explique lorsque l’on s’approche des tombeaux des Bourbons. En effet, en dehors de l’armoire de pierre renfermant les reliques de saint Odilon et de saint Mayeul, les corps qui sont enterrés à Souvigny sont essentiellement ceux des Bourbons de la branche aînée qui s’est éteinte en la personne du connétable.
Dans la chapelle Vieille se trouvent les gisants de Louis II de Bourbon et de son épouse Anne d’Auvergne, inhumés dans un caveau avec d’autres membres de la famille, dont François de Bourbon, duc de Châtellerault et frère du connétable, tué à la bataille de Marignan.
Dans la chapelle Neuve, les gisants du duc Charles Ier de Bourbon et de son épouse Agnès de Bourgogne sont l’œuvre de Jacques Maurel, l’un des grands sculpteurs du XVe siècle.
Le caveau contient, en outre, les restes de nombreux Bourbons et même ceux de mademoiselle de Tours, fille légitimée de Louis XIV et de madame de Montespan, morte à l’âge de six ans lors d’une cure de sa mère à Bourbon-l’Archambault.
Il faut évoquer aussi les vitraux du XVe siècle de Jean Chateau, les orgues du XVIIIe siècle, œuvre de François Cliquot et la très belle sacristie aux somptueuses boiseries.
La Chapelle Vieille, nécropole du Duc Louis II de Bourbon
La Chapelle Vieille a été édifiée dans l’église de la seconde campagne de construction.
Elle fut fondée en sa forme actuelle en 1375 par « le bon duc » Louis II de Bourbon.
Elle est située sous le transept méridional, et l’origine de la chapelle originale (Notre-Dame des Avents) remonte au XIIe siècle. On y voit des arcades en mitre et de remarquables chapiteaux romans. Louis II la fit orner de riches corniches et socles pour statues, d’une très belle crédence et d’un oratoire. Elle fut fermée par une balustrade de pierre à fines sculptures et petites rosaces formant des motifs à feuilles de trèfle.
Le mausolée qui est au milieu de la chapelle, abrite les corps de Louis II et de sa femme Anne Dauphine d’Auvergne ainsi que leur fils, Jean Ier de Bourbon et son épouse Marie de Berry, fille du duc Jean de Berry et François dit Monsieur, Duc de Châtellerault, petit-fils de Louis II et frère du dernier duc de Bourbon Charles III.
Le soubassement de pierre blanche est orné d’écussons des Bourbons alternant avec des ceinturons portant la devise « Espérance ».
Sur la table à rebords moulurés, reposent les gisants du duc et de la duchesse. Les dais, qui couvrent leurs têtes sont ornés, sur leurs faces postérieures, de bas-reliefs figurant la crucifixion du Christ et le couronnement de la Vierge.
La restauration de la Chapelle Vieille
Élu grand site national en 1993, puis grand sanctuaire roman d’Auvergne, Souvigny s’est engagé depuis une trentaine d’année dans de nombreux investissements de mise en valeur de son exceptionnel patrimoine historique et architectural.
En 2010, sur proposition du Comité « Bon Duc Louis II », la Commune de Souvigny a décidé de restaurer la Chapelle Vieille, nécropole du duc Louis II de Bourbon.
La restauration n’avait pas pour but de restituer un état aujourd’hui totalement disparu, antérieur aux nombreuses destructions révolutionnaires : le tombeau, la clôture, l’enfeu, étaient autant d’éléments de très grande qualité motivant une mise en valeur évocatrice de l’ensemble de l’œuvre.
Dès les sondages préalables aux travaux, est apparue une œuvre coiffant cet ensemble : le décor, complet, des voûtes de la travée orientale, formant un ciel au-dessus du tombeau, était demeuré sous le badigeon gris qui l’avait préservé.
Sur un fond semé d’étoiles, un chœur d’anges d’une extrême finesse de dessin recouvre les voûtains.
Le fond était initialement bleu, recouvert d’azurite : l’altération inévitable de ce minerai fragile forme aujourd’hui un ciel d’ocre qui n’empêche pourtant pas la lecture complète des anges et de l’œuvre dans son ensemble.
On ne sait rien du détail de la commande et des exécutants de cette œuvre : contemporaine de la réalisation de l’ensemble de la Chapelle Vieille, elle semble pourtant avoir été exécutée avec une certaine réduction de moyens – des matériaux de proximité, comme l’azurite, ayant été préférés au lapis lazuli lointain, le fonds de préparation étant grossier – mais avec une très grande maîtrise du dessin et de la couleur.
La finesse des traits, l’iconographie, et même la précision de la notation musicale du Gloria chanté par les anges fait penser à des artistes enlumineurs plutôt qu’à des peintres rompus à la peinture murale,.
Les travaux de restauration de la Chapelle Vieille
Les travaux de restauration se sont déroulés en 2014 et 2015, sous la maîtrise d’ouvrage de la Commune, et avec l’assistance de l’État – Direction régionale des affaires culturelles. La maîtrise d’œuvre a été réalisée par Richard Duplat, architecte des monuments historiques.
L’équipe en charge de la restauration des peintures, autour de Didier Legrand, restaurateur, s’est attachée à maintenir ce niveau d’attention, tant dans la précision de la retouche que les caractéristiques chimiques de l’œuvre. Deux mois de retouche ont permis aux restaurateurs de donner à voir l’œuvre peinte dans toute son ampleur.
La clôture du chœur a, elle aussi, révélé une qualité inattendue, avec un décor de damier rouge et noir et de dorures lui aussi très ben conservé ; la sculpture, portant des feuillages alternés, est d’une très grande finesse. Les éléments d’ornement brisés par le temps et les accidents ont été restaurés, sans nier les destructions révolutionnaires ni présumer des éléments disparus.
Au centre, les gisants de Louis II de Bourbon et d’Anne d’Auvergne ont été nettoyés, sans pour autant altérer complètement la lecture des grafitti qui couvrent les deux sculptures, et dont la plupart sont datés du XVe au XVIIe siècle. Le buste d’Anne, brisé à la masse à la révolution, a été redressé pour une lecture complète de l’ensemble.
Le budget de restauration de la Chapelle Vieille
Afin de boucler le budget des travaux destinés à la rénovation de la Chapelle Vieille, la ville de Souvigny a décidé de faire appel au mécénat. Une convention a été signée avec la Fondation du Patrimoine afin que celle-ci collecte les dons des particuliers et entreprises qui souhaitaient participer à la restauration de ce patrimoine.
Pour un montant de travaux de 488 144 €, l’État (Direction régionale des affaires culturelles) a accompagné la Commune à hauteur de 174 665 €. Le Conseil Général de l’Allier et un important mécénat international (la Fondation Paulsen, la Fondation Souza et l’Association des Vieilles Maisons Françaises) complètent le financement pour 313.479 euros.
La Fondation Paulsen représentée par le Docteur Frederik Paulsen ( homme d’affaires hors norme, Président d’un important groupe pharmaceutique, éditeur, explorateur, spécialiste entre autres des pôles Nord et Sud, Consul honoraire de Russie en Suisse ) est le principal mécène de la restauration de la chapelle funéraire du Duc Louis II de Bourbon.
(source : archeothema.com)
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