Il ne reste plus qu'un tas de gravats du joli pigeonnier sur pilastres du château de Viven. L'édifice daté du XVIIe siècle, mentionné dans le dénombrement de Jean d'Arros en 1675, n'a pas survécu à la mini-tornade qui a chamboulé le paysage de nombreuses communes voisines lundi dernier. Il a été renversé tout comme le sommet de la fontaine du jardin à la française, inscrit en même temps que le château et ses dépendances à l'inventaire des Monuments Historiques en 1989. Un vrai coup dur pour le patrimoine local.
Il s'agissait de l'un des derniers exemplaires encore debout dans le Vic-Bilh. Et faisait partie intégrante du circuit de visite ouvert au public. "Il servait aussi de décor aux spectacles culturels proposés ici", explique Jeanne-Emma Grassiet, la propriétaire des lieux. "J'espère que nous pourrons le faire reconstruire mais cela risque d'être compliqué au niveau financier…", abonde-t-elle.
Acheté après l'acquisition du château, le pigeonnier avait fait l'objet d'une vaste restauration au milieu des années 1980. Posé sur ses six pilastres, l'ensemble présentait une vraie originalité avec son toit et son lanterneau hexagonaux. "Il n'en existait pas beaucoup comme lui par ici", poursuit-elle. "Les seuls que j'ai croisés ailleurs étaient plutôt dans le Gers", précise-t-elle.
"Du jamais vu"
Tout autour, les dégâts sont considérables sur l'ensemble de la commune.Toitures endommagées, dégâts des eaux, arbres étêtés, lignes de téléphone et alimentations EDF coupées… : la liste est longue. "C'est du jamais vu à Viven", enchaîne le maire Pierre Dartau. "L'eau tombait à l'horizontal, les rafales de vent dépassaient les 100 km/h. Il fallait voir ça. Franchement, quand j'entends les responsables de Météo-France parler d'un simple orage d'été, je me demande s'ils sortent de leur bureau de temps en temps."
Fort heureusement, cet épisode n'a fait aucun blessé. "Cela reste matériel", poursuit Pierre Dartau, "mais je suis très inquiet pour les jours à venir. La chasse va bientôt démarrer et des promeneurs vont se rendre aux champignons sans faire attention aux dangers qui planeront au-dessus de leurs têtes en forêt alors que de gros morceaux d'arbres peuvent encore tomber." Prudence donc, alerte le maire. Et patience pour tous les particuliers qui font chauffer les tronçonneuses depuis une semaine.
Les maires veulent une reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle
Pour de nombreux maires, l'ampleur du phénomène orageux qui a frappé leurs communes le 31 août dépasse les simples notions de coups de vent et de grêle ordinairement retenus par les assurances. Et ils préfèrent parler de catastrophe naturelle. Plusieurs d'entre eux ont engagé ou vont prochainement engager une procédure de reconnaissance auprès de la préfecture. C'est le cas de Viven. Bournos, Doumy, Auga et Aubin devraient bientôt la suivre.(source : larepubliquedespyrenees.fr)
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