Au fil de ce voyage et pour peu qu’on le place dans son contexte, on découvre la modernité de ces Rois, liens entre Dieu et le Peuple. Leur personnalité, entre ombre et lumière, valable pour tout être humain, leur a permis d’être le « Roi de tous ses sujets », sans distinction, réalisant l’unité de ce qui devait devenir la France.
Partons retrouver ces figures illustres qui ont donné à notre pays ses racines.
Nous devons nous en Souvenir, et si nous n’avons plus de Roi, il nous reste ces racines.
Préservons-les.
CLOVIS
Le premier roi chrétien 466 - 511
Quand , en 481 à l’âge de 15 ans,Clovis devient Roi des Francs-Saliens, il hérite du dernier royaume romain.
C’est d’abord un grand chef de guerre, mais en 496, il est menacé par des tribus germaniques. Lors de la bataille de Tolbiac, risquant d’être vaincu par les Alamans, il invoque le dieu des chrétiens :
« Si tu daignes m’accorder la victoire, je croirai en toi et me ferai baptiser en ton nom ».
La victoire est acquise.
Il est sûr que « le dieu des chrétiens est le seul vrai Dieu ». Clovis se rend compte de la puissance de cette religion qui lui a été « révélée », religion qui s’est imposée par ses saints et ses martyrs, et dont la force s’inscrit dans cet appel du Christ « Aimez-vous les uns , les autres ».
La religion de la monarchie est née.
Il est baptisé, avec 3000 de ses hommes, par l’Évêque de Reims, Saint Rémi, le jour de Noël 496, et l’on peut dire que la France aussi est baptisée ce 25 décembre 496.
Maître de toute la Gaule, il devient le symbole de l’unité d’un nouveau pays et qui sera la France
CHARLEMAGNE
Empereur d’Occident 742 - 814
Fils aîné de Pépin le Bref Roi Carolingien, Charles 1er est en 771, à la disparition de son frère, le maître d’un vaste territoire appelé le « REGNUM FRANCORUM ».
Les chansons de geste ont relaté ses nombreuses guerres pour agrandir son « empire », mais également cette grande figure de la monarchie chrétienne, chez qui les aspirations intellectuelles avaient une large part.
Le spirituel et le temporel très présents dans la vie de Charlemagne, le prédisposent à travailler, avec l’aide de son conseiller, le moine érudit Alcuin, pour le bien de son peuple.
Ce bien passe par les premières écoles qui sont ouvertes pour tous les enfants du pays, car « l’enseignement ne doit pas être l’apanage de quelques privilégiés ». C’était l’occasion aussi pour ce très grand chrétien, de faire connaître les mystères des écritures divines. Les célèbres capitulaires sont destinés à gérer – chrétiennement – la vie de ses sujets.
Ses relations avec le célèbre calife de Bagdad, Haroun al-Rachid, permirent la présence des Francs en Terre Sainte, où furent édifiés des monastères et un hôpital pour les pèlerins.
Le jour de noël 800, Charlemagne est couronné Empereur par le Pape Léon III : il règne sur un immense empire qui peut préfigurer la future Europe chrétienne. (sauf l’Espagne)
HUGUES CAPET
Le Fondateur 940 - 996
A la mort de son père en 956, Hugues Capet hérite d’un territoire qui en fait l’un des seigneurs les plus puissants et influents. C’est la période où le pouvoir est partagé entre plusieurs seigneurs et où le système féodal régit le pays. Le dernier roi carolingien disparu en 987, laisse le trône vacant. Hugues Capet apparaît aux yeux de ses pairs et des dignitaires de l’Église, comme le seul vrai « chef » : il est élu en juillet 987 Roi des Francs et sacré par l’Archevêque de Reims, Aldabéron. C’est la naissance de la dynastie capétienne, qui à travers ses trente six Rois allait construire la France. Peu de temps après, il fait reconnaître son fils, Robert, comme son successeur, et le fait sacrer à Reims.
Avec Hugues Capet, la loi de primogéniture mâle générera le système dit « légitimiste », ou lois fondamentales du royaume. Le nouveau Roi était très estimé par l’Église qui reconnaissait sa piété et son intelligence ; il était d’ailleurs Abbé laïc de Tours. Il avait une grande dévotion pour Saint Mayeul, et quand il sentira sa fin venir, il se rendra en pèlerinage à Souvigny, se prosterner et prier devant l’autel du reliquaire du Saint. Dans un autre domaine, c’est lui qui choisira Paris pour capitale.
Hugues Capet en tant que Roi, avait autorité sur des seigneurs dont les territoires étaient encore plus vastes que ceux du trône, mais « il était Roi de droit divin » et reconnu comme tel. On pourra, à partir de lui, parler du « miracle capétien » avec cette « sainte et sacrée lignée » par qui ses Rois ont fait la France.
LOUIS IX
Le SAINT, 1214 - 1270
Louis IX est le Roi qui a poussé très loin le désir de vivre sa foi de chrétien à travers le gouvernement de son règne : justice égale pour tous, organisation d’une meilleure administration, protection de tous ses sujets, en particulier les plus faibles et démunis, lutte contre la corruption, sans oublier sa grande charité, l’un des traits marquants de son attitude religieuse.
Il n’y a pas de désaccord entre ses aspirations chrétiennes et son métier de Roi.
Sa Sainteté apparaît dans tous ses actes, et on ne peut passer sur sa dévotion envers ceux qui souffrent, représentation des souffrances du Christ sur la croix.
Il a suscité l’admiration de tous, les Sarrasins eux-mêmes lui avaient donné le surnom de « Sultan juste ».
Toute sa vie, il s’est soumis à la volonté de Dieu, et par l’exemple de sa vie, il a été sûrement le Roi le plus pieux : il a été canonisé le 9 août 1297.
De sa Sainteté le Pape GREGOIRE IX à LOUIS LE NEUVIEME
« Ainsi DIEU choisit la France de préférence à toutes les autres nations de la terre pour la protection de la foi catholique et pour la défense de la liberté religieuse ».
CHARLES VII et JEANNE d’ARC
1403 - 1461
Quand Charles VII devient l’héritier de la couronne de France en 1417 à l’âge de 14 ans, les Anglais, avec l’aide du Duc de Bourgogne, sont sur le point d’envahir la France, où ils possèdent plusieurs points stratégiques.
Charles VII doté d’un caractère faible, hésitant, doutait de sa légitimité et héritait d’un pays divisé. En octobre 1428, la coalition anglo-bourguignonne entame le siège d’Orléans. En 1429 à Chinon où il se réfugie, Charles VII rencontre Jeanne, la petite paysanne lorraine qui avait reçu de Saint Michel, la mission de « bouter les Anglais hors de France. Méfiant, le dauphin, débarrassé de ses habits royaux, se cache parmi ses courtisans. Mais Jeanne – qui ne l’a jamais vu – se dirige sans hésitation vers lui, l’attire à part et lui « répète la prière secrète qu’il a faite à Dieu ». Ensuite publiquement elle lui dit : « Vous mande par moi le Roi des Cieux, que vous serez sacré et couronné à Reims, et que vous serez lieutenant du Roi des Cieux qui est Roi de France ». Charles, impressionné et convaincu, n’ayant plus de doute sur sa légitimité lui confie une armée. Orléans est délivrée le 8 mai 1429.
Charles VII est sacré à Reims le 17 Juillet 1429. Son règne fut mouvementé ; le pays était affaibli par les guerres : celle de Cent Ans se termine en 1453. Il fut surnommé «le victorieux » et réussit à rétablir l’ordre dans son royaume.
En 1450, il ordonne une enquête sur le procès et le supplice de Jeanne, qui est réhabilitée en 1456, mais ce n’est que le 9 mai 1920 qu’elle est canonisée.
Jeanne d’Arc fut à l’origine du sentiment patriotique français.
HENRI IV
le Roi réconciliateur, 1553 - 1610
Henri de Navarre n’était pas destiné à régner, trois rois Valois le précèdent. Mais la Providence fit de lui le premier Roi de la lignée des Bourbons, et sans aucun doute il fut le Roi le plus populaire de France.
Celui qui était appelé le « vert galant », le roi de la « poule au pot », du « panache blanc » fut aussi et surtout un grand Roi politique, qui mérite son titre de réconciliateur : il ramenait la paix –difficile- dans un royaume déchiré par les guerres de religion. Son but fut de reconstruire et de reconstituer le royaume.
Ce Roi, épris de tous les plaisirs de la vie, était un croyant sincère. Il disait « qu’il se sentait transporté quand il contemplait que cette souveraine bonté tenait tous les hommes sous ses ailes… et principalement les Rois, à qui elle communique son autorité pour faire du bien aux autres hommes ». Il voulait que les catholiques et protestants puissent vivre leur foi en liberté. Pour éviter une nouvelle guerre entre ces deux factions, il promulgua l’ÉDIT de NANTES, le 13 avril 1598.
Depuis sa conversion, il fut toujours défenseur zélé de sa « nouvelle religion ».
Quand il disparut sous les coups de son assassin Ravaillac, il laissait un pays réconcilié et reconstitué.
LOUIS XIII
Le Juste, 1601 – 1643
Quand le Roi Henri IV disparaît en 1610, son fils le jeune Louis devient Roi le 19 mai, à l’âge de 9 ans. Il vénérait son père, mais les relations sont difficiles avec sa mère, Marie de Médicis.
Il est perçu comme un être timide, secret, et sa santé est fragile. Dès son plus jeune âge, nous dit son médecin, Jean Heroard, Louis est très pieux: il assiste à la messe tous les matins, et ne se couche jamais qu’après sa prière dite.
Il a déjà une très haute conception de son « métier » de roi. En 1614, ayant été déclaré majeur, il annonce au parlement « qu’il entend gouverner le royaume par bon conseil, avec piété et justice » car il voulait la grandeur de l’État et le bonheur du peuple.
Marié très jeune à Anne d’Autriche en 1615, le mariage restera stérile pendant 23 ans. Fin de l’année 1637, le Roi demande que soient récitées des neuvaines à la Vierge Marie qu’il prie lui-même avec ferveur.
En février 1638, la Reine est enceinte de deux mois. Le 5 septembre 1638, naît Louis Dieudonné, le bien nommé, futur Louis XIV. En général, c’est à partir de ce fait que l’on parle du « Vœu de Louis XIII ». Mais déjà en 1635, le pieux Roi avait l’intention de consacrer son royaume à Notre Dame. En 1637, commence l’écriture du texte qui est soumis au Parlement; il sera signé par le Roi et enregistré le 10 février 1638 Sous le nom de « Vœu de Louis XIII ». Chaque 15 août, fête nationale, sera célébrée Notre Dame selon le « Vœu de Louis XIII » … prenant la très simple et très glorieuse Vierge pour protectrice spéciale de notre royaume.
Louis XIII surnommé le juste, fut un grand Roi, grâce à son intelligence et sa clairvoyance; il sut découvrir en Richelieu un grand politique, et maintenir l’équilibre entre leur deux personnalités. De leurs longue collaboration, a été réalisée l’unité religieuse, favorisés le commerce et la navigation, préparée la période de rayonnement qu’allait connaître la France au sein de l’Europe.
LOUIS XVI
Le MARTYR, 1754 – 1793
Rarement, un Roi ne fut autant décrié et doté de tous les défauts et tares, par certaines générations d’historiens ; tout l’homme était attaqué, physiquement, moralement, intellectuellement.
Au nom de quel Droit ?
Au nom d’une nouvelle idéologie, d’une nouvelle religion de la déesse raison mise au point par les « philosophes », avec surtout la volonté du pouvoir poussé jusqu’au crime, et le but de détruire la monarchie et la religion.
Depuis, des historiens, à la rigueur scientifique et à la probité morale, s’appuyant sur des documents puisés aux Archives et donnant les preuves de ce qu’ils avancent, nous font découvrir le vrai visage de ce Roi, assassiné à l’âge de 39 ans.
Ce portrait permet de prendre conscience des qualités de Louis XVI et de s’éloigner complètement de la caricature présentée dans une histoire tronquée.
Pour s’en rendre compte, il suffit de prendre connaissance de la séquence de notre site « Saviez-vous que… » inspirée du livre de Paul et Pierre GIRAULT de COURSAC : « Louis XVI a la parole ». Il en ressort une personnalité courageuse, entreprenante, tolérante, réformatrice, personnalité d’un Roi très chrétien, qui avant tout voulait le bien de son peuple et l’aimait.En montant sur le trône, il déclara « mon plus grand désir et de rendre mon peuple heureux ».
Mais le Roi sera vaincu par cette coalition de « philosophes », par le mensonge et la calomnie, et condamné à mort lors d’un procès inique. C’est à ce moment que Louis XVI deviendra l’incarnation du martyr, avec un courage grâce à sa Foi, et une sérénité qui feront dire à son défenseur, Monsieur de Sèze : « Il se montra toujours l’ami du peuple, et aujourd’hui vous demandez sa mort. Sachez que l’histoire jugera votre jugement et que son jugement sera celui des siècles ».
Les dernières paroles du Roi avant d’être décapité le 21 JANVIER 1793 : « Je prie Dieu qu’il pardonne à la France comme je lui pardonne » montrent que Louis XVI a VECU l’un des commandement les plus difficiles que nous a laissés le Christ, le PARDON, « l’action la plus magnifique que puisse exercer un Chrétien » selon Saint Bernard.
Textes de Claude Pettens, président d'honneur du Cercle Henri IV.