Les anciens "Noëls" au sein desquels le latin le céda peu à peu aux différents patois, sont sans doute ceux qui offrent le plus d’intérêt parmi les chants populaires du Moyen Age et de la Renaissance ; et par chants populaires, il convient d’entendre ces productions naïves de l’esprit public, où se reflètent l’histoire, les mœurs et les croyances de nos aïeux
Le Moyen Age nous paraît embrasser, en littérature et dans les beaux-arts, non pas la durée qui sépare historiquement la chute de l’empire romain et celle de l’empire d’Orient (416-1453) ; mais les beaux siècles de la chevalerie et des croisades, des trouvères et des troubadours, de l’architecture ogivale et du symbolisme chrétien, sans lequel nos cathédrales seraient un corps sans âme.
L’âge d’enfance de notre langue commence, pour ainsi dire, avec la monarchie française, mais le serment de Charles le Chauve est peut-être le plus ancien monument que nous en ayons. Sous les derniers Carolingiens et les premiers Capétiens, l’État fut désolé par des troubles et des guerres dont le contrecoup affaiblit les études ; la langue latine, jusqu’alors très en vogue, se dénatura, et cette corruption, jointe à celle du celtique, enfanta une multitude assez confuse de patois tudesques et romans. Cependant l’idiome populaire, avec ses nombreux dialectes, fut admis dans le temple pour la prédication ; et les motifs de cette concession, réclamée par les besoins de la classe illettrée, s’étendirent aux cantiques spirituels : c’est qu’ils interprétaient aux fidèles les psaumes et les hymnes liturgiques, dans un langage qui leur devenait plus familier que le texte. Peu à peu, le latin se vit réduit à demander un asile aux cloîtres, aux chancelleries du royaume et aux écoles du clergé séculier.
|
Ces modifications de la langue usuelle dans le domaine religieux, donnèrent une physionomie nouvelle à ses produits. Ainsi, bien que le cantique soit en général toute poésie sacrée qui se chante, il devint, dans un sens plus restreint, une composition en langue vulgaire sur divers sujets de morale et de piété. Le Noël, destiné à célébrer la naissance du Christ et les mystères qui s’y rattachent, n’est donc qu’une espèce originale, une nuance du cantique fait de main d’homme. L’absence d’inspiration divine, le tour de phrase et la rime inhérente à notre versification, le distinguent largement du cantique sacré des Hébreux. Abstraction faite du nom, qui n’apparaît que plus tard, le Noël existait au moins dès la fin du XIe siècle. Lambert, prieur de Saint-Wast d’Arras, en parle au siècle suivant comme d’une pratique universellement reçue, c’est-à-dire antérieure au temps où il privait. D’après lui, « les fidèles se consolaient des ténèbres de la nuit de Noël par l’éclat d’un nombreux luminaire, et, d’une voix vibrante, ils chantaient des cantiques populaires selon l’usage des Gaulois : Lumine multiplici noctis solatia praestant, / Moreque Gallorum carmina nocte tonant.
Mais ne serait-ce alors qu’une pieuse innovation de cette époque ? Il ne semble pas, car saint Paul écrivait aux Ephésiens : In psalmis, et hymnis, et canticis spiritualibus... cantantes Domino. Cette gradation est digne de remarque ; d’abord les psaumes, puis les hymnes, enfin les cantiques, peut-être même non inspirés. Pour nous borner aux Noëls sous forme d’hymnes latines, nous dirons que beaucoup de celles-ci furent chantées primitivement comme de simples cantiques ; ce n’est qu’au XIIe siècle qu’on les aurait insérées dans le corps de l’office romain. Quant aux séquences ou proses rimées, qui surgirent en masse depuis les Carolingiens, elles n’étaient souvent que des chants monastiques ou populaires, consacrés ensuite par la liturgie. Et comme la langue latine fut généralement celle du peuple jusqu’à la formation du patois rustique et des patois romans, il en résulte que ces hymnes et ces proses étaient à l’instar de vrais cantiques vulgaires, spécialement à son usage.
On ne saurait donc révoquer en doute que ces cantilènes, d’un genre mixte, n’eussent déjà leur place marquée dans les mœurs et coutumes de nos bons aïeux ; l’anniversaire de la Nativité dut surtout en fournir le motif. Depuis le IIe siècle, il jouissait d’une grande popularité. Clément d’Alexandrie, qui mourut en 217, en fait mention comme d’une immense fête de famille, introduite dès l’origine au foyer domestique. Saint Jean-Chrysostome se félicitait, dans une homélie de circonstance, du zèle des Orientaux à célébrer Noël ; mais il ajoutait que ce culte leur venait des contrées de l’Occident. Plus tard, nous voyons que ce jour de liesse ouvrait l’année civile des Francs, et qu’on y échangeait les souhaits d’usage à cette occasion. Le Pape Léon III l’avait choisi pour le sacre impérial de Charlemagne ; ce monarque ceignit le nouveau diadème au milieu de vivat où transpirait notre vieux cri de joie. Flodoard, écrivain du Xe siècle et chanoine de Reims, y fait allusion dans sa chronique si intéressante.
Ce serait ici le lieu de rechercher l’étymologie du mot Noël, employé pour désigner le mystère de la Nativité, les chants qui le traduisent par les rythmes de l’harmonie et l’un de nos cris nationaux du Moyen Age. Sous ce dernier aspect, nous le constatons au baptême de Charles VI. Monstrelet nous apprend que lorsque Philippe le Bon, duc de Bourgogne, ramena sa sœur à son beau-frère le duc de Bedfort, « y fut faicte grand’joie des Parisiens : si crioit-on Nouël par les carrefours où ils passoient ». A-peu près vers le même temps, lors du sacre de Charles VII à Reims, « tout homme cria Noël, et les trompettes sonnèrent en telle manière, qu’il sembloit que les voultes de l’église se dussent fendre ».
|
Le primitif Nouël selon l’ancienne prononciation latine, appartient a l’époque de formation de notre idiome national. Les uns y ont vu une abréviation d’Emma-nuel (Dieu avec nous), par suppression des deux premières syllabes, pour avoir un cri de joie populaire vif et dégagé. D’autres le font dériver de Natale, le jour natal ou la nativité du Christ ; le patois bourguignon l’avait corrompu en nau, nadau etnaulet, expressions qui se retrouvent souvent dans les Noëls de La Monnoie ; les Bisontins disaient Nouë, les Picards noë ou simplementno, etc. Enfin il en est qui le prennent pour synonyme de nouvel, en latin novus, le nouveau-né par excellence, le nouvel Adam ; c’est ainsi que nos pères disaient encore le renouveau pour le printemps, et, dans la Bretagne, on continue à désigner le Christ au berceau sous le nom d’Enfant-Noël. Aucune de ces étymologies ne paraît improbable, et peut-être faut-il les voir toutes réunies dans une sorte de synthèse. Quoi qu’il en soit, le mot Noël fut affecté de bonne heure aux cantiques sur les mystères de la Crèche, et ces compositions naïves ont revêtu trois formes successives : les proses rimées, les farcis et les noëls proprement dits.
On appelle proses, en liturgie, des cantiques affranchis de toute règle métrique. Régulièrement, elles sont en latin, et, quand on les insérait dans le Missel, elles prenaient le nom de seqentia, séquence, ou ce qui suit le Graduel avant l’Evangile. D’Ortigue pense que le Moyen Age composa quelques proses en langue vulgaire, pour l’instruction du peuple qui n’entendait pas le latin ; mais il ne nous en est parvenu aucune, à moins qu’on ne veuille entendre par là des cantiques où le compositeur ait fait bon marché de la rime et de la cadence. Du reste, on voit que l’étymologie du mot prose est une abréviation de pro sequentia.
Le Missel romain, qui renferme d’admirables séquences pour les fêtes de Pâques, de Pentecôte, du Saint-Sacrement et des Trépassés, n’en a point sur la Nativité ; mais il en était autrement dans presque tous les diocèses qui suivaient un rit particulier. Le supplément auGlossaire de Ducange nous apprend qu’aux Matines de Noël, on chantait vers le XIIe siècle, à Cambrai, trois proses latines. Ailleurs on les remplaçait par une cérémonie dont il sera question aux Noëls farcis. Ajoutons que presque tous nos vieux eucologes, même selon le rit romain, ont une prose attribuée à saint Bernard et traduite en vers français qui sont loin d’être irréprochables. En voici une imitation du début, insérée dans un ancien Recueil des Noëls de Langres : « Déjà le feu dont la minuit / Se trouve richement peinte, / Verse le sommeil et sans bruit / Roule sur la Terre-Sainte, / Quand, par miracle non pareil, / D’une étoile naquit le soleil ». Saint Bernard avait dit : « Res miranda ! / Natus est... sol de stella : / Sol occasum nesciens, / Stella semper clara ».
Plusieurs strophes de cette prose nous montrent déjà un gracieux mélange de rimes accouplées et de rimes croisées. Or c’est une probabilité qu’il existait alors - nous sommes toujours au XIIe siècle - des cantiques en dialecte vulgaire, et surtout des Noëls, les uns et les autres frappés au coin de ce cachet propre à la Muse gauloise. La rime est chez nous, plus que partout ailleurs, une sorte de produit de terroir. Aussi la retrouve-t-on chez nos poètes primitifs, tels que Pierre-le-Troubadour. Des philologues vont même jusqu’à en faire honneur à Bardus V, roi des Gaules, de qui nos bardes auraient pris leur nom.
Le latin perdit souvent, au Moyen Age, sa physionomie de langue transpositive, pour mieux s’identifier avec notre génie national. On pensait en français et l’on écrivait en latin calqué sur la pensée. La basse latinité de cette époque nous en fournirait une foule d’exemples. Citons, du XIIIe siècle, le Puer nobis nascitur et le Votis Pater annuit, toujours à rimes croisées. Enfin, nous signalerons comme un des morceaux les plus populaires du genre, l’Adesle fideles. Le XIe volume des Annales archéologiques de Didron renferme un mystère dramatique, tout en latin, de la Nativité. On le jouait dans l’Armorique, au XlVe siècle. Tous les dialogues sont rimés et plusieurs se chantaient sur des airs spéciaux, qui se rapprochaient du plain-chant. D’abord écrits par des moines et des clercs, ces drames furent représentés par eux, et cette circonstance nous explique pourquoi l’idiome vulgaire n’y parut que lorsque les bourgeois prirent part à ces jeux spirituels. Ces proses et ces mystères ou drames religieux sont un prélude au second type de Noëls, les farcis.
|
Les premières compositions romanes que nous ayons, en fait de Noëls, sont mélangées de latin et ont produit ce qu’on appelle des pièces farcies ou simplement des farcis. Nous en signalerons une qui date du XIIIe siècle et qu’a signée Pierre Corbeil, archevêque de Sens. La moitié de cette pièce est une prose latine et rimée sur l’un des animaux que la tradition populaire a placés dans l’étable de Bethléem. Elle est ordinairement désignée par son débutOrientis partibus, et se trouve, avec le refrain en vieux français, dans l’ouvrage de M. d’Ortigue, cité plus haut. Cette composition a servi d’accompagnement, sinon de thème, à une cérémonie bizarre en l’honneur de la Nativité du Christ. On l’a baptisée du nom de fête des fous, parce que le peuple s’y abandonnait aux transports d’une gaîté folle, en dédommagement des anciennes saturnales. Dans le principe, l’Eglise ne jugea point à propos d’interdire ces réminiscences païennes, mais elle ne les tolérait qu’en les épurant, au pied de la Crèche, et en leur donnant une autre direction. Cependant il y eut des abus où les clercs se laissèrent parfois entraîner, et plus tard on dut les supprimer.
Les divers épisodes de la fête des fous se prolongeaient jusqu’au 14 janvier, avec changements de scènes et de mystères dramatisés. Les animaux légendaires de Bethléem y jouaient un rôle important. Comme ils avaient réchauffé l’Enfant-Dieu de leur haleine, nos candides aïeux ne pouvaient les oublier, et chacun d’eux avait sa prose et sa fête particulière. Leur naïve reconnaissance aimait donc à les associer aux effusions de leur joie ; aussi le bœuf et son compagnon recevaient-ils une véritable ovation les deux premiers jours de la Nativité. Dès que, pour annoncer la cérémonie, un héraut avait crié Noël, « aussitôt, disent les chroniqueurs du temps, le peuple se mettait en liesse ». Puis l’on amenait l’un après l’autre, sous le porche de l’église, les élus de cette fête populaire, auxquels on chantait des couplets farcis.
Quelle est, maintenant, leur valeur morale et littéraire ? Comme moralité, on y pressent certaines analogies avec les aphorismes de La Fontaine ; témoin ce passage de l’Orientis : « Dùm trahit vehicula, / Dura terit pabula ». C’est la devise : « Travail et sobriété ». Ils y trouveraient un double élément d’amélioration dans leur sort. D’un autre côté, il était bien légitime de se livrer aux plus gais transports, puisque les hôtes naturels de l’étable semblaient les partager, et que leur exemple eût fait rougir les indifférents. Quant au cachet littéraire de ces poésies mixtes, il nous offre cette curieuse progression de notre idiome national, cherchant à évincer la langue latine : d’abord l’élément latin y domine, mais il laisse empiéter sur son terrain ; puis, les deux langues rivales, la mère et la fille, y occupent une place à-peu près égale ; en dernier lieu, le français reste maître du champ de bataille, après six siècles d’antagonisme.
Citons pour exemple de la phase intermédiaire, un Noël rajeuni par la Renaissance, mais dont l’original datait du vrai Moyen Age ; il est intitulé : La joie des bestes à l’advenement de Jésus-Christ :
Comme les bestes autrefois
Parloient mieux latin que françois,
Le coq, de loin voyant le faict,
S’ecria : Christus natus est !
Le bœuf, d’un air tout ébaubi,
Demande : Ubi ? ubi ? ubi ?
Et la chèvre, à ce Tu autem,
Respond que c’est à Beth...lé...hem
Maistre baudet, curiosus<brEamus !
Et droit sur ses pattes, le veau
Mugit deux fois : Volo, volo !
C’est bizarre et moins que poétique, surtout si l’on y joint l’harmonie imitative usitée alors au foyer domestique (le Christus natus est du coq se chantait d’une voix stridente ; le triple oubi du bœuf imitait bien son mugissement ; le bêlement de la chèvre était rendu par la prononciation chevrotante de Bethléem ; etc.) ; mais n’oublions pas que ces chants furent créés par les masses d’un peuple encore peu civilisé. Il ne faut pas s’y méprendre : les vrais chants populaires sont l’œuvre successive de plusieurs générations, sans auteurs connus. Cependant, un jour donné survient un collecteur qui les met en ordre, les édite et parfois les corrige maladroitement.
(source : http://www.france-pittoresque.com/spip.php?article3228)
C''est un trésor gothique unique en France, encore caché au public pour l'instant et qui ne se dévoile qu'au sommet d'un échafaudage vertigineux dressé dans la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers : des peintures datant du XIIIe siècle, en cours de dégagement et de restauration.
L'histoire de cette découverte exceptionnelle commence en 2012 lorsque des infiltrations d'eau sur une voûte de la cathédrale Saint-Pierre, construite à partir de 1160, nécessitent des travaux de maçonnerie. Des sondages sous l'enduit, apposé au XVIIIe siècle, sont réalisés et font entrevoir l'existence de magnifiques décors anciens.
"Une belle surprise"
"On savait par un certain nombre de sources écrites qu'il y avait des décors peints sur cette partie de la cathédrale. On avait la prémonition qu'il se passait quelque chose sous les enduits", explique Anne Embs, conservateur des monuments historiques aux affaires culturelles de la région Poitou-Charentes. "Mais ce fut une belle surprise", reconnaît-elle.
© Guillaume Souvant / AFP
"Ces sondages ont révélé que les décors recouvraient les voûtes, les nervures, les élévations et qu'ils étaient dans un état suffisamment satisfaisant pour qu'on puisse entreprendre un dégagement", précise-t-elle. Un travail de titan mais aussi d'une délicatesse extrême, car les peintres du XVIIIe siècle avaient "brossé" les peintures originelles afin que leur enduit adhère mieux au support.
Gothique rayonnant
Joyau de cette découverte : les quatre voûtes où apparaissent des thèmes de l'Ancien et du Nouveau testament, une représentation du "Christ aux Juges" côtoyant un "Couronnement de la vierge". Autour de tous les personnages, une pluie d'étoiles, soulignées "à l'époque par de la feuille d'argent", raconte Anne Embs. "On est dans la période du style gothique dit rayonnant. Au XIIIe siècle, c'est l'apogée de l'art gothique en France", explique l'historienne.
© Guillaume Souvant / AFP
Les travaux doivent durer jusqu'au printemps 2016, pour une réouverture au public fin mai. Le chantier, qui comprend également la restauration des vitraux d'époque, devrait coûter entre 700.000 et 800.000 euros, entièrement financé par l'Etat, propriétaire de la cathédrale.
L'occasion de visiter une exposition sur l'irruption du style gothique dans la ville au début du XIIIe siècle.
En face de l'illustre cathédrale trône dans un ensemble de maisons à pignons le musée de l'œuvre Notre-Dame. Depuis le 16 octobre dernier, et jusqu'au 14 février 2016, le lieu abrite l'exposition « Strasbourg 1200-1230 – La révolution gothique » dans le cadre du Millénaire des fondations de la cathédrale. L'abondante collection présente l'arrivée fulgurante du style gothique dans un monde roman à l'aube du XIIIe siècle, époque où Strasbourg se trouve projetée sur le devant de la scène artistique. Les parties orientales du monument, victimes d'incendies successifs, devaient alors être rebâties. L'exposition met l'accent sur la construction du transept sud (le vaisseau transversal, NDLR) du monument historique, première expression du nouveau style en terre germanique. Le tout sous la direction, vers 1220, d'un maître émérite que l'on présume venu de Chartres avec quelques compagnons tailleurs de pierre. De ce travail collectif naît une osmose tangible entre architecture et sculpture.
Exit, les voûtes en berceau et leur luminosité réduite. Les nefs étroites laissent place aux arcs-boutants. Les murs se parent de vitraux multicolores. La croisée d'ogives devient la norme, l'arc brisé se généralise. Pour témoigner d'une telle effervescence artistique, le musée a regroupé, en dehors de l'impressionnante statuaire de l'église, plus de 80 œuvres de collections publiques et privées. Sculptures, orfèvreries, enluminures… Chaque pièce illustre la singularité des ateliers strasbourgeois. « On a fait venir un certain nombre d'objets de musées internationaux », précise Cécile Dupeux, la conservatrice du musée dédié à l'édifice.
Des moulages viennent compléter la sélection. L'élégant Pilier des Anges, support d'un important programme sculpté autour du thème du Jugement dernier recouvert de statues, a été reproduit à l'identique pour les besoins de l'exposition. Au total, douze figures taillées à même le grès et étagées sur trois niveaux semblent prendre vie dans des vêtements à l'antique aux plis fins et souples. « Comme il n'était pas question de le faire déposer, on a choisi de montrer des moulages de l'ensemble des sculptures », explique la commissaire. Des répliques dont dispose la galerie depuis plus d'un siècle et demi.
En revanche, l'Église et la Synagogue, « sans doute les plus belles sculptures de l'ensemble », ont bien quitté le portail du transept sud de la cathédrale pour les allées éclairées du musée. Allégories des religions chrétienne et judaïque, ces deux figures de femmes comptent parmi les plus célèbres chefs d'œuvres de l'art occidental du Moyen Âge.
Le reste du parcours réserve son lot d'agréments, des vitrages romans aux têtes d'apôtres, en passant par les sceaux. Le somptueux reliquaire de la Sainte-Croix vaut à lui seul le détour : réalisé à Trèves entre 1220 et 1228, ce coffret en métal surmonté d'une centaine de pierres précieuses polychromes est l'un des plus beaux exemples du style 1200 parvenus à maturité.
Est-il préférable de visiter Notre-Dame de Strasbourg en premier ? « Il vaut mieux venir au musée d’abord, répond Cécile Dupeux. L’idée, c’est de renvoyer les gens à la cathédrale. » Sur ces conseils, Le Point.fr a suivi Éric Salmon, responsable technique de la Fondation de l'œuvre Notre-Dame, pour une petite visite guidée du chantier du monument en rénovation. Mais gare au vertige...
Reportage de Clara Brunel et Jérôme Wysocki
(source : page facebook temple de paris)
LA BASILIQUE SAINT-DENIS ◽
Histoire antique & médiévale
Hors-Série n° 45 - Décembre 2015
La basilique est à la fois un magnifique exemple de l’architecture gothique d’Île-de-France et le réceptacle d’une collection unique en Europe de gisants et de tombeaux médiévaux, dont la plupart des tombeaux des rois de France, puisqu’elle fut nécropole royale entre le VIIe et le XIXe siècle. Ce numéro vous invite donc à la découverte de ce joyau de l’art médiéval.
▪ La basilique Saint-Denis, nécropole royale
Du petit édifice élevé au-dessus de la tombe de saint Denis au IVe siècle jusqu’à son élévation au rang de cathédrale en 1966, la basilique Saint-Denis a connu une histoire riche et mouvementée, en raison de sa proximité avec les dynasties royales de France et de son statut de nécropole royale.
Page : 6-17
Auteur : SANTOS Serge
▪ Les vitraux
En 1144, Suger dévoile dans les chapelles rayonnantes du chevet qu’il vient de faire édifier des vitraux exceptionnels : par leur nombre – au moins quatorze, deux dans chacune des chapelles –, par leur coût également : 700 livres d’après Suger, alors que la construction de l’ensemble du chevet aurait coûté 1 400 livres. À la même époque, beaucoup d’édifices religieux n’ont qu’une ou deux verrières. Imprégné par les écrits du Pseudo-Denys l’Aréopagite sur la lumière divine, et inspiré par ses nombreuses visites, à Rome et ailleurs, Suger a accordé aux vitraux une place prépondérante dans son projet.
Page : 18-19
Auteur : GENTIL Maëlle
▪ La restauration de la façade occidentale
Dévoilée au mois d’août 2015, la façade restaurée de la basilique illumine désormais de sa blancheur retrouvée la place Jean-Jaurès. Les travaux menés de 2013 à 2015, sous la conduite de Jacques Moulin, architecte en chef des Monuments historiques, ont rendu le projet initial de Suger plus lisible et revalorisé la restauration de François Debret, effectuée dans la première moitié du XIXe siècle.
Page : 20-21
Auteur : GENTIL Maëlle
▪ La façade occidentale de Saint-Denis
Les trois portails de l’abbatiale de Saint-Denis occupent une place privilégiée dans l’histoire de l’art car ils sont réputés constituer le premier grand ensemble de sculptures gothiques. De plus, cet ensemble est exceptionnel par la rigueur de sa composition architecturale et par la nouveauté de son programme iconographique. Saint-Denis inaugure le type même du portail gothique, à voussures figurées et à statues colonnes, qui sera retenu par la majorité des chantiers français à partir de la deuxième moitié du XIIe siècle et aura un grand rayonnement à l’étranger également.
Page : 22-33
Auteur : KASARSKA Iliana
▪ La nef de Saint-Denis ou les débuts du gothique rayonnant
Après les travaux de Suger au niveau du massif occidental et du chœur qui signent la naissance de l’architecture gothique, la reconstruction de la nef de la basilique Saint-Denis au XIIIe siècle met en place de nombreuses innovations qui marquent les premiers pas du gothique rayonnant.
Page : 34-41
Auteur : KASARSKA Iliana
▪ Les funérailles royales en France aux XIVe-XVe siècles
Instrument de prestige pour la monarchie, de pouvoir pour les moines de Saint-Denis, qui défendent jalousement leurs prérogatives, la cérémonie des funérailles royales devient de plus en plus somptueuse au cours du Moyen Âge et des besoins de légitimation politique. C’est ainsi que ce rituel connaît des innovations au XVe siècle, liées aux crises de succession au cœur de la guerre de Cent Ans.
Page : 42-49
Auteur : GAUDE-FERRAGU Murielle
▪ Saint-Denis, « cimetière aux rois »
La basilique renferme le plus prestigieux ensemble de sculptures funéraires du Moyen Âge, dont nous vous présentons quelques exemples parmi les plus remarquables.
Page : 50-59
Prix : 9,80€
Disponible en kiosque
Situé en région Poitou-Charentes, le château de la Mothe-Chandeniers est magnifique. A vrai dire, c’est même un véritable bijou. Seulement voilà, il n’a ni l’aura d’un Chenonceau, ni la réputation d’un Chambord. Résultat, alors qu’il tombe en miettes, tout le monde ou presque s’en moque ! Avant qu’il ne s’effondre totalement, voici l’histoire prestigieuse et les photos désolantes d’un sublime monument injustement abandonné.
Le château de la Mothe-Chandeniers a été construit dans les années 1200 près de la ville de Loudun.
Au XVIIe siècle, la famille Rochechouart en a fait l’endroit le plus couru de France : des fêtes somptueuses y étaient donnés et des poèmes étaient dédiés à sa splendeur.
Le château est ensuite passé de mains en mains. Il a notamment appartenu à un entrepreneur parisien fortuné puis aux barons Lejeune qui lui ont donné un aspect architectural plus romantique vers les années 1870 (façon château de la Loire). Malheureusement, en 1932, alors que le baron Robert Lejeune venait de faire installer le chauffage central, un immense incendie s’est déclaré.
En fait, seuls la chapelle, les dépendances et le pigeonnier ont été préservés de la catastrophe.
En 1981, Marc Deyemer, un enseignant, a racheté le château en ruine dans l’espoir de le restaurer. Mais en vain.
Depuis, d’autres projets ont été évoqués ou étudiés mais aucun n’a encore abouti. En attendant, la nature reprend inexorablement ses droits sur un château qui n’en finit plus de s’abîmer. Et plus on attendra, plus les chances de le sauver s’épuiseront.
Sur Facebook, une page milite pour le sauvetage du château de la Mothe-Chandeniers. Elle compte 1 138 fans. Mais rien n’y a été publié depuis plus de trois ans…
Pour l’heure, le château n’est même plus visitable (devenu trop dangereux).
L’endroit est pourtant de toute beauté.
Son abandon est d’autant plus désolant qu’il porte atteinte à l’image de la France : un site internet américain très fréquenté y a même consacré un article complet cette semaine…
C’est un magnifiques morceau du patrimoine français qui est en train de tomber en lambeaux dans l’indifférence. Ceux qui veulent le sauver mènent un beau combat… et mériteraient qu’on les aide ! (source : positivr.fr)
Les Journées du Patrimoine, les 19 et 20 septembre, vont montrer, une fois de plus l'attachement des Français à leur histoire. L'hexagone regorge de ce que l'on appelle affectueusement les vieilles pierres. Des bâtisses dont l'entretien est onéreux. C'est pour cela qu'il est souvent affaire de passionnés. Le feuilleton du 13 heures de France 2 est allé à leur rencontre.
La France compterait à ce jour 11326 châteaux dont 1200 châteaux forts. Des chiffres qui illustrent à eux seuls la richesse de notre patrimoine. Une richesse qu'il n'est pas facile de préserver. Il ne faut pas compter son temps, ni son argent. Le bénévolat compte énormément dans la sauvegarde du patrimoine ainsi que les aides de l'Etat
Passion Patrimoine une série signée: J.Bony, B.Poulain, A.Cohen
Episode 1
Rencontre avec Eliane Lamacque, Parisienne d'origine qui a choisi de s'installer à Loudun dans la Vienne. Il y a 20 ans elle est tombée amoureuse de la région et particulièrement d'un des 880 châteaux que compte la région Poitou-Charente. Un château... en ruines qu'elle appelle "ma voisine". Le château de La Motte Chandenier est un joyau du 19e siècle romantique, occupé depuis l'incendie qui l'a ravagé en 1932, par les herbes et les arbres.
Pierre Cazenave, conservateur régional du patrimoine sillone la région à la rencontre des propriétaires privés ou publics de ces bâtisses, pour les accompagner dans leur travail de restauration. Il nous fait découvrir "une folie", le château de la Mercerie dont deux frères voulaient faire le "Versailles des Charentes".
Episode 2
Le Versailles des Charentes est l'objet d'une attention particulière. Des bénévoles se rassemblent pour récolter des fonds qui permettront de restaurer le château de La Mercerie. C'est le maire du village qui a créé une association dans ce sens.
Un peu plus loin, le château de La Rochefoucauld possède des galeries dessinées par un certain Léonard de Vinci. Des galeries que Sonia Matossian a pu faire restaurer grâce à l'aide de l'Etat qui a aussi pris en charge 50% des travaux de réfection de la toiture (145 000 €). Il faut dire que le château est classé. Ce qui change tout.
Episode 3
Pierre Cazenave nous emmène faire une découverte à la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers. A 20 mètres de haut, une peinture du 13e siècle est en cours de restauration. Elle avait été recouverte d'un enduit "façon vieilles-pierre". Les restaurateurs ont entrepris un travail minutieux pour rendre son éclat à ce chef d'oeuvre. 500 m2 de peinture murale ont été découverts.
Sonia Matossian ouvre le château de La Rochefoucault à des réceptions. Une façon de financer les travaux. Rencontre avec Jacques Tourneur, un autre amoureux des vieilles pierres.
Episode 4
Eliane Lamacque fait sa promenade quotidienne autour du château de La Motte Chandenier. Bien plus qu'un chef d'oeuvre en péril, c'est pour elle une bouée de secours, une sorte de soutien, de confident dans les moments difficiles.
Jacques Tourneur est en plein travail à la Commanderie des Templiers qu'il reconstruit. A 74 ans il vit son chantier comme une manière de "lutter contre la mort". Il oeuvre en amateur depuis 35 ans. Sa passion lui coûte 10 000 euros par an.
Les bénévoles du château de La Mercerie le "Versailles des Charentes" sont rayonnants de bonheur.
Pierre Cazenave, lui, a rendez-vous avec un archéologue qui a fait une découverte rare.
Episode 5
Direction la Charente au château de la Mercerie plus précisément. Depuis 8 ans que Pierre Cazenave a décidé de sauvé le château, le lieu accueille plus 10 000 visiteurs par an. C'est Georges qui explique bénévolement l'ampleur des travaux et qui fait office de guide. La grande salle possède en effet un immense azulejos de faïences bleues importées du Portugal.
Après le péril, le Château de la Rochefoucauld est en voie de sauvetage, grâce à l'architecte Ming Pei (celui la pyramide de Versailles). Il a promis de dessiner un donjon de verre sur la ruine de celui qui s'effondre. Avec ce projet prestigieux "mon château ne dort pas et ne devient pas un musée poussiéreux mais part comme un bateau", affirme Sonia la propriétaire du lieu.
1515, victoire de Marignan. Une date qui résonne comme un coup de canon dans la tête de générations d'écoliers. Une date ânonnée pendant des siècles sans qu'à l'heure de la commémoration militaire 500 ans après, l'on en connaisse réellement l'histoire.
Qui sait que Marignan est une ville italienne située au cœur d'une plaine maraîchère à 16 km de Milan? Qui se souvient que les soldats français se battaient contre des mercenaires suisses, invaincus depuis deux siècles ? Qui a appris qu’au petit matin du 14 septembre 1515, jour de la Sainte-Croix, le camp français a reçu le soutien décisif de troupes vénitiennes ? Qui imagine que cette bataille a été terriblement meurtrière coûtant la vie à plus de 16.000 soldats ?
Qui saurait dire l'influence de cette victoire, l'un des épisodes des guerres d'Italie commencées par Charles VIII en 1494 afin de contrôler le duché de Milan, sur le cours de l'histoire de France ?
1515, c'est surtout le premier fait d'arme, d'un jeune roi, François Ier qui n'a alors guère plus de 20 ans. Il a été sacré le 25 janvier 1515 à Reims, quelques mois auparavant. Il n’aurait jamais dû être roi. Il est en quête de légitimité et, comme ses prédécesseurs, veut faire valoir ses droits sur le duché de Naples et de Milan.
Après la guerre de cent ans, la France est un royaume puissant et riche, principale force économique et politique d'Europe qui avait besoin des richesses de l'Italie pour tenir son rang. 1515, une victoire retentissante. Elle sera la seule du long règne de François Ier qui durera 32 ans. Elle sera aussi la seule bataille victorieuse où le roi est présent.
« Marignan, en italien, c’est Melegnano, le nom d’une ville située dans la banlieue de Milan, plantée au cœur d’un entrelacs d’autoroutes et de béton. Sur le lieu de la bataille s’étale une immense zone commerciale », confie l’historien Didier Le Fur avant de préciser qu’un curé entretient, depuis sa petite église, la mémoire de ceux qui, il y a un demi-millénaire, périrent dans cette plaine marécageuse.
La superficie de la bataille aurait été d’une trentaine de km2 et regrouperait aujourd’hui l’équivalent de plusieurs communes. La légende veut que François Ier et ses troupes aient à l’époque écorché le nom de Melegnano et l’aient transformé en Marignan… dont nous avons gardé la mémoire ! Plus surprenant encore, ce n’est pas à Melegnano que les combats furent le plus acharnés mais à Zivido, une localité toute proche. À Marignan-Melegnano, les troupes de François Ier se sont contentées de patienter avant la bataille !
François Ier tient l'un des premiers rôles dans le roman de l'Histoire de France. Les souvenirs scolaires nous l'ont rendu familier. Pourtant, les historiens sont loin d'être d'accord sur l'image romancée et positive du héros de Marignan.
Pour les uns, il est ce roi chevalier et prince modèle de la Renaissance, ami des arts et des lettres, roi galant, féru de culture, charmé par le talent d'artistes italiens comme Léonard de Vinci dont on dit qu'il recueillit le dernier souffle. Il serait aussi ce roi bâtisseur des châteaux de la Loire qui permit à l'architecture française de sortir d'un obscur Moyen Âge. Adoubé par le chevalier Bayard à Marignan, il aurait aussi fondé le Collège de France. Visionnaire, il aurait compris la nécessité d'unir son peuple en décrétant le français langue officielle du pays qu'il gouvernait.
Pierre du Terrail, noble dauphinois, est né vers 1475 au château de Bayard à Pontcharra dans la vallée du Grésivaudan (à 25 kilomètres de Grenoble dans l’Isère). Formé au métier des armes, il participe à plus de vingt-cinq batailles et sert trois rois: Charles VIII, Louis XII et François Ier. Il est l’un des plus grands guerriers de son époque. Auteur de nombreux hauts faits d’armes, fin stratège, il s’illustre dans de nombreuses batailles, dont celle de Marignan en 1515. Sa force et sa vaillance deviennent légendaires.
De son vivant, il acquiert le surnom «de chevalier sans peur et sans reproche». Il est mortellement blessé, en Italie près de Rosavenda, le 29 avril 1524, touché par un tir d’arquebuse dans le dos. Courageux, généreux, loyal, le mythique chevalier est utilisé dès le XVIIe siècle et jusqu’au milieu du XIXe siècle à des fins politiques et patriotiques.
Au contraire, il est, pour d'autres, un souverain guerrier -il sera en guerre la moitié de son règne, dépensier, dominé par les femmes, à commencer par sa mère, Louise de Savoie, et sa sœur, Marguerite de Navarre, puis par une cour somptueuse, chantre de l'intolérance religieuse, faisant accroître, pour financer ses campagnes militaires, le poids de l'impôt sur un peuple docile. Propagandiste redoutable, il aurait compris le premier l'importance de l'écrit pour passer à la postérité.
Grâce à l'arrivée de l'imprimé au XVe siècle, il fait tirer de petits textes -les premiers articles- qui content et racontent ses faits et gestes. Ils sont lus à l'église, lors de petits rassemblements, au coin d'une rue. Dès que cela peut redorer son blason, ils sont même réécrits. Les «talentueux communicants» d'alors effacent les erreurs tactiques, font disparaître les acteurs qui font de l'ombre au roi, imaginent de nouvelles scènes glorieuses comme le récit de l'adoubement du roi à Marignan par le chevalier Bayard qui ne fait son apparition dans l'histoire... qu'après sa cuisante défaite de Pavie en 1525. Une piteuse bataille qui s'achèvera par l'emprisonnement du roi durant près d'un an en Espagne avant que ses fils ne le remplacent.
Chambord est une œuvre d’art classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Grâce à Histovery, une start-up française spécialisée dans l’innovation au service de la valorisation du patrimoine, l’emblème de la Renaissance se visite désormais en 3D. Comme un voyage à travers le temps. Avant tout visuelle et interactive, cette visite « augmentée » propose aux touristes munis d’un écran tactile de voir l’invisible, de remonter le temps et d’être plongé dans une reconstitution virtuelle à 360° d’un château du XVIe siècle!
Interactif, pédagogique et ludique, l’HistoPad a nécessité plus d’une année de travail. Pas moins de 100 personnes y ont travaillé. Salle par salle, objet par objet, les espaces ont été ré-imaginés dans le respect des pratiques de l’époque. Un comité scientifique d’historiens a été constitué en collaboration avec le Musée national de la Renaissance d’Écouen pour traquer les éventuelles invraisemblances. Suivez le guide !
L’emblème de François Ier est la salamandre dans le brasier avec la devise « Nutrisco et extinguo » qui signifie «je nourris et j’éteins». Cet animal mythique est selon la croyance insensible au feu. C’est au début des années 1460 que son grand-père Jean d’Orléans, comte d’Angoulême, choisit la salamandre comme emblème. Louise de Savoie, sa belle-fille et mère du futur roi, reprend cet emblème à son tour. Au château de Fontainebleau, les salamandres représentées ne crachent pas une flamme, comme dans les autres châteaux royaux, mais un épi de blé (symbole de prospérité ?).
François Ier porte et revendique le titre de roi très chrétien donné par l’Église aux rois de France. Et par son onction à Reims le 25 janvier 1515, il se doit de respecter le serment du sacre. Protéger l’Église et défendre la foi chrétienne. Ce qui ne l’empêche pas de chercher à faire alliance avec l’Empire ottoman pour contrer la puissance de son ennemi l’empereur Charles Quint -«le roi très catholique». Des contacts sont établis après la défaite française de Pavie en 1525 pour demander de l’aide aux Turcs. La régente Louise de Savoie, au nom de son fils prisonnier de l’empereur en Espagne, envoie des émissaires en Turquie. En février 1536, une alliance officielle est signée avec le sultan Soliman le Magnifique. C’est une première. Une alliance diplomatique entre un royaume chrétien et un empire non chrétien. «L’alliance impie» scandalise le monde chrétien. Connu sous le nom de «Capitulations», ce traité offre un droit de représentation permanente avec une ambassade, des avantages commerciaux, la protection des pèlerins se rendant sur les lieux saints. Cette alliance est stratégique pour François Ier. Il peut à présent compter sur la puissante flotte militaire ottomane -sous les ordres de Barberousse- pour contrer la flotte espagnole en Méditerranée. Et les Turcs peuvent prendre à revers l’empereur. Par leurs conquêtes, ils sont arrivés jusqu’aux Balkans, aux portes du Saint-Empire romain germanique.
À la fin du mois de février 1547, François Ier a considérablement grossi et vieilli. Âgé de 52 ans, le roi de France est malade depuis des années… Mais, en cette fin d’hiver, bien
qu'affaibli par une forte fièvre et contre l’avis de ses médecins, il décide de partir pour La Muette en compagnie de sa maîtresse Anne de Pisseleu, de son fils Henri et de sa
belle-fille Catherine de Médicis.
Après huit jours passés dans ce petit château en lisière de la forêt de Saint-Germain-en-Laye, François Ier se sent mieux et souhaite rejoindre Villepreux, à environ 10 km à l'ouest de
Versailles, pour accompagner une chasse. Malgré la fièvre persistante, il rejoint Limours, lieu de résidence de sa favorite, la duchesse d’Étampes, où il séjourne, trois
jours.
Début mars, il gagne Rochefort avec la ferme intention d’y suivre une chasse. Malheureusement, la fièvre ne cesse pas et les douleurs sont omniprésentes. Pour la première fois, il écoute ses
médecins et accepte de rentrer à Paris.
Trop faible pour entreprendre le voyage d’une seule traite, il est obligé de faire une halte au château de Rambouillet. À peine arrivé dans cette demeure peu confortable et trop exiguë pour
accueillir une suite royale, François Ier est obligé de garder le lit.
Le dimanche 20 mars, il est au plus mal et neuf jours plus tard, sa santé se dégrade encore.
Le mardi 29 mars, François Ier reconnaît son fils Henri comme légitime héritier. Peu avant minuit, il est pris de terribles tremblements… et souffre atrocement.
Le 31 mars 1547, à 13 heures, François Ier s’éteint à Rambouillet.
Selon la version officielle, François Ier est mort d’une longue maladie. En réalité, le roi de France a contracté la syphilis mais personne en France ne le saura pendant plus de trois
décennies...
Pire encore, on découvre trois siècles plus tard le compte rendu de l’autopsie pratiquée sur le corps royal. Les médecins ont constaté la présence d’une tumeur dans l’estomac. Les reins sont
gâtés et les intestins qualifiés de « pourris ». La gorge est altérée par des ulcérations et les poumons sont également atteints.
Pourtant, comme le rappelle Didier Le Fur : « Cette information n’entacha jamais le souvenir que les historiens, pour des motifs divers, bâtirent de ce prince. Il resta dans la mémoire
collective un souverain magnifique, roi chevalier, prince galant, amoureux des lettres et des arts, incarnation d’un temps réputé glorieux à jamais perdu, celui de la Renaissance
française.»
La nécropole royale de Saint-Denis, située à quelques kilomètres au nord de Paris, s’impose comme le plus important ensemble de sculptures funéraires du XIIe au
XVIe siècle. Dernière demeure pour pas moins de quarante-deux rois, trente-deux reines, soixante-trois princes et princesses, dix grands du royaume. Parmi eux : François
Ier.
Érigé entre 1548 et 1559, sur commande d’Henri II, le tombeau de François Ier s’apparente à un mausolée et traduit l’ensemble des apports artistiques du XVIe siècle avec un arc de
triomphe, des colonnes ioniques, une frise et une corniche finement travaillés.
Face à ce mausolée, on remarque sur l’arcade principale un bas-relief représentant la victoire de François Ier à Marignan. Les détails soulignent non seulement la violence des
affrontements mais souhaitent aussi imposer l’idée d’une postérité militaire du roi.
Dans l’arcade principale, sans nier l’état de cadavre du roi et de la reine, Claude de France, la représentation royale veut montrer un roi dans son repos éternel…. Sur la partie supérieure
du monument, François Ier et Claude de France sont représentés avec une de leurs filles et deux de leurs enfants priant.
Jusqu’au 31 décembre, en collaboration avec le Musée national de la Renaissance (Château d’Écouen), la basilique présente une lecture/décryptage de la frise glorifiant la bataille de
Marignan.
Retour dans les seventies. En 1979, Annie Cordy fait un tabac dans les cours de récré. Les profs d’histoire la citent en cours. Et pour cause, elle sort une chanson entraînante et drôle qui
célèbre la célèbre victoire de François 1er à Marignan. Le prétexte dit-elle « qu’il est dur de se rappeler les dates, les jours, les années où se sont passés les événements passés ». Et de
chanter « Mais… Quinze Cent Quinze C'est épatant Quinze Cent Quinze C'est Marignan ». (source : lefigaro.fr)
À vous d’écouter en testant vos connaissances sur François 1er.
Il ne reste plus qu'un tas de gravats du joli pigeonnier sur pilastres du château de Viven. L'édifice daté du XVIIe siècle, mentionné dans le dénombrement de Jean d'Arros en 1675, n'a pas survécu à la mini-tornade qui a chamboulé le paysage de nombreuses communes voisines lundi dernier. Il a été renversé tout comme le sommet de la fontaine du jardin à la française, inscrit en même temps que le château et ses dépendances à l'inventaire des Monuments Historiques en 1989. Un vrai coup dur pour le patrimoine local.
Il s'agissait de l'un des derniers exemplaires encore debout dans le Vic-Bilh. Et faisait partie intégrante du circuit de visite ouvert au public. "Il servait aussi de décor aux spectacles culturels proposés ici", explique Jeanne-Emma Grassiet, la propriétaire des lieux. "J'espère que nous pourrons le faire reconstruire mais cela risque d'être compliqué au niveau financier…", abonde-t-elle.
Acheté après l'acquisition du château, le pigeonnier avait fait l'objet d'une vaste restauration au milieu des années 1980. Posé sur ses six pilastres, l'ensemble présentait une vraie originalité avec son toit et son lanterneau hexagonaux. "Il n'en existait pas beaucoup comme lui par ici", poursuit-elle. "Les seuls que j'ai croisés ailleurs étaient plutôt dans le Gers", précise-t-elle.
"Du jamais vu"
Tout autour, les dégâts sont considérables sur l'ensemble de la commune.Toitures endommagées, dégâts des eaux, arbres étêtés, lignes de téléphone et alimentations EDF coupées… : la liste est longue. "C'est du jamais vu à Viven", enchaîne le maire Pierre Dartau. "L'eau tombait à l'horizontal, les rafales de vent dépassaient les 100 km/h. Il fallait voir ça. Franchement, quand j'entends les responsables de Météo-France parler d'un simple orage d'été, je me demande s'ils sortent de leur bureau de temps en temps."
Fort heureusement, cet épisode n'a fait aucun blessé. "Cela reste matériel", poursuit Pierre Dartau, "mais je suis très inquiet pour les jours à venir. La chasse va bientôt démarrer et des promeneurs vont se rendre aux champignons sans faire attention aux dangers qui planeront au-dessus de leurs têtes en forêt alors que de gros morceaux d'arbres peuvent encore tomber." Prudence donc, alerte le maire. Et patience pour tous les particuliers qui font chauffer les tronçonneuses depuis une semaine.
Les maires veulent une reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle
Pour de nombreux maires, l'ampleur du phénomène orageux qui a frappé leurs communes le 31 août dépasse les simples notions de coups de vent et de grêle ordinairement retenus par les assurances. Et ils préfèrent parler de catastrophe naturelle. Plusieurs d'entre eux ont engagé ou vont prochainement engager une procédure de reconnaissance auprès de la préfecture. C'est le cas de Viven. Bournos, Doumy, Auga et Aubin devraient bientôt la suivre.(source : larepubliquedespyrenees.fr)
On sait que la minorité de Louis XIV fut troublée par deux guerres civiles, dont la principale cause fut la mauvaise administration des finances, source ordinaire des plus grandes révolutions. Le cardinal Mazarin, qui gouvernait alors la France, sous la régence d’Anne d’Autriche, avait pour surintendant un italien nommé Emeri, dont l’âme était encore plus basse que la naissance, et qui inventait des ressources onéreuses et ridicules.
|
Il créa des charges de contrôleurs de fagots, de jurés vendeurs de foin ; on retrancha quelques quartiers aux rentiers ; on augmenta les droits d’entrée ; on créa quelques charges de maîtres des requêtes ; on retint environ quatre-vingt mille écus de gages aux magistrats.
Le parlement de Paris, les rentiers et le peuple s’ameutèrent ; le parlement refusa d’enregistrer les édits des nouvelles taxes, et rendit deux arrêts d’union avec les parlements et autres compagnies du royaume. Mazarin, qui n’avait jamais bien pu prononcer le français, ayant dit que cet arrêt d’ognon était attentatoire, et l’ayant fait casser par le conseil, ce seul motd’ognon le rendit ridicule ; et comme on ne cède jamais à ceux qu’on méprise, le parlement en devint plus entreprenant.
La reine et le cardinal résolurent de faire enlever trois des magistrats les plus opiniâtres, Novion-Blancmesnil, président à mortier, Charton, président d’une chambre des enquêtes, et Broussel, ancien conseiller-clerc de la grande chambre ; mais au lieu de les enlever sans éclat, dans le silence de la nuit, le cardinal crut en imposer au peuple en les faisant arrêter en plein midi, tandis qu’on chantait le Te Deum à Notre-Dame, pour la victoire de Lens (remportée par le grand Condé, le 20 août), et tandis que les Suisses de la chambre apportaient dans l’église soixante-treize drapeaux pris sur les ennemis : ce fut précisément ce qui causa la subversion du royaume.
Charton s’esquiva ; on prit Blancmesnil sans peine, et il n’en fut pas de même de Broussel. Une vieille servante, seule, en voyant jeter son maître dans un carrosse, part, ameute le peuple : on ferme les boutiques, on tend les grosses chaînes qui étaient à l’entrée des rues principales ; on fait quelques barricades, quatre cent mille voix crient : Liberté et Broussel.
Pendant la nuit qui suivit l’émeute, la reine fit venir environ deux mille hommes de troupes, cantonnées à quelques lieues de Paris, pour soutenir la maison du roi ; mais dans cette nuit-là même, les factieux se rassemblèrent chez le coadjuteur de Paris, si fameux sous le nom de cardinal de Retz, et tout fut disposé pour mettre la ville en armes. Le chancelier Seguier allant au parlement pour casser tous les arrêts, et même interdire ce corps, le peuple arrête son carrosse et le renverse ; le chancelier put à peine s’enfuir avec sa fille, la duchesse de Sully, qui malgré lui l’avait voulu accompagner ; il se retira en désordre dans l’hôtel de Luynes, pressé et insulté par la populace.
Le lieutenant civil vient le prendre dans son carrosse, et le mène au Palais-Royal (habité alors par la famille royale), escorté des deux compagnies suisses et d’une escouade de gendarmes ; le peuple tire sur eux, quelques-uns sont tués ; la duchesse de Sully est blessée au bras ; deux cents barricades sont formées en un instant. On les pousse jusqu’à cent pas du Palais-Royal.
Tous les soldats, après avoir vu tomber quelques-uns des leurs, reculent et regardent faire les bourgeois. Le parlement en corps marche à pied vers la reine, à travers les barricades qui s’abaissent devant lui, et redemande ses membres emprisonnés ; la reine est obligée de les rendre, et par cela même elle invite les factieux à de nouveaux outrages.
Les troubles continuèrent jusqu’au commencement de l’année suivante, et il n’y eut personne qui ne changeât de parti : on vit le prince de Conti, chef des rebelles contre Mazarin, épouser sa nièce ; le prince de Condé ramener le cardinal triomphant dans Paris ; ensuite être mis en prison par ce même cardinal ; enfin le maréchal de Turenne, se séparer du prince de Condé, et donner contre lui la bataille de Saint-Antoine.
(source : france-pittoresque.com)
Louis IX, fils de Louis VIII et de Blanche de Castille, avait succédé à son père en 1226, sous la tutelle de sa mère, qui réunit pour la première fois les qualités de tutrice et de régente. Louis IX paraissait un prince destiné à réformer l’Europe si elle avait pu l’être ; à rendre la France triomphante et policée et à être en tout le modèle des hommes. Sa piété, qui était celle d’un anachorète, ne lui ôta aucune vertu de roi.
Une sage économie ne déroba rien à sa libéralité ; il sut accorder une politique profonde avec une justice exacte, et peut être est-il le seul souverain qui mérite cette louange ; prudent et ferme dans le conseil, intrépide dans les combats sans être emporté, compatissant comme s’il n’avait jamais été que malheureux, il n’est pas donné à l’homme de porter plus loin la vertu.
Il ne manqua alors à la France, pour être la plus heureuse de toutes les nations, que de jouir toujours de la présence de son souverain ; mais elle fut malheureuse par les vertus mêmes qui devaient faire le bonheur du monde. L’an 1244, Louis, attaqué d’une maladie violente, crut entendre une voix qui lui ordonnait de prendre la croix contre les infidèles ; à peine put-il parler, qu’il fit vœu de se croiser ; la reine sa mère, la reine sa femme, son conseil, tout ce qui l’approchait, sentit le danger de ce vœu funeste. L’évêque de Paris même lui en représenta les dangereuses conséquences ; mais Louis regardait ce vœu comme un lien sacré qu’il n’était pas permis aux hommes de rompre.
|
Il laisse à sa mère le gouvernement du royaume, et part avec sa femme et ses trois frères que suivent aussi leurs épouses ; presque toute la chevalerie de France l’accompagne. Louis, en descendant sur les côtes d’Egypte, signale son arrivée par une victoire. Celle de la Massoure donne encore aux Sarrasins une plus haute idée de son courage ; ce fut là qu’on le vit pleurer et venger la mort du comte d’Artois son frère ; mais bientôt la fortune change, une famine cruelle désole l’armée ; pour comble de malheur, Louis est pris avec ses deux frères ; il avait été modeste dans ses prospérités, il fut grand dans les fers. Sa liberté coûta cher à l’Etat : on ne pouvait racheter à un trop haut prix un si grand prince ; il fut délivré ; mais il alla encore perdre, en Palestine, quatre années qu’il aurait pu consacrer au bonheur de ses sujets.
Enfin, la mort de la reine mère le force de revenir en France ; le vaisseau sur lequel il s’était embarqué heurta contre des rochers avec tant de violence, qu’il y eut trois toises de la quille emportées ; on pressa le monarque de passer sur un autre ; il refusa en disant : « Qu’il aimait mieux périr avec tous ceux qui l’accompagnaient, que de sauver sa vie aux dépens de celle des autres. »
Arrivé heureusement en France, il reçut un honneur qu’on ne peut rendre qu’à un roi vertueux. Le roi d’Angleterre, Henri III, et ses barons, le choisirent pour arbitre de leurs querelles ; il prononça l’arrêt en souverain ; et si cet arrêt, qui favorisait Henri III, ne put apaiser les troubles d’Angleterre, il fit voir au moins à l’Europe quel respect les hommes, ont, malgré eux, pour la vertu. Son frère, le comte d’Anjou, dut à la réputation de Louis et au bon ordre de son royaume, l’honneur d’être choisi par le pape pour roi de Sicile, honneur qu’il ne méritait point par lui-même.
Louis avait augmenté ses domaines de l’acquisition de Namur, de Péronne, d’Avranches, de Mortagne, du Perche ; il pouvait ôter aux rois d’Angleterre tout ce qu’ils possédaient en France ; les querelles de Henri III et de ses barons lui en facilitaient les moyens ; mais il préféra la justice à l’usurpation.
Treize ans de sa présence avaient réparé en France tout ce que son absence avait ruiné ; mais sa passion pour les croisades l’entraînait : il part une seconde fois, et à peu près avec les mêmes forces ; mais ce n’est plus ni du côté de la Palestine, ni du côté de l’Egypte qu’il tourne sa dévotion et ses armes ; il fait cingler sa flotte vers Tunis. Son frère Charles d’Anjou, roi de Naples et de Sicile, ambitieux, cruel, intéressé, faisait servir la simplicité héroïque de Louis à ses desseins : il voulait devenir maître du royaume de Tunis, et rendre ces côtes d’Afrique tributaires de son royaume de Sicile, comme elles l’avaient été du temps de Roger, prince normand. L’armée française va donc débarquer dans les Etats du roi de Tunis vers les ruines de Carthage.
Mais bientôt le roi est assiégé lui-même dans son camp, par les Maures réunis. Les mêmes maladies que l’intempérance de ses sujets transplantés et le changement de climat avaient attirées dans son camp en Egypte, désolèrent son camp de Carthage. Un de ses fils, né à Damiette pendant sa captivité, mourut de cette contagion devant Tunis. Enfin le roi en fut attaqué ; il se fit étendre sur la cendre, et expira à l’âge de cinquante-cinq ans, avec la piété d’un religieux et le courage d’un grand homme. Ce n’est pas un des moindres jeux de la fortune, que les ruines de Carthage aient vu mourir un roi chrétien, qui venait combattre des Musulmans dans un pays où Didon avait apporté les Dieux des Syriens.
Ce fut Saint Louis qui fit bâtir à Paris l’hôpital des Quinze-Vingts, après son premier voyage de la Terre-Sainte, pour y loger trois cents gentilshommes auxquels les infidèles avaient crevé les yeux. Il avait donné ordre de dresser dans les provinces un état des pauvres laboureurs qui ne pouvaient travailler, et de pourvoir à leur subsistance. Il se dérobait souvent à ses courtisans pour exercer quelque œuvre de charité, ou pour prier en silence ; on s’en plaignait quelquefois : « Ah ! disait-il, si j’employais les moments dont on me reproche l’inutilité, au jeu ou à d’autres plaisirs , on me le pardonnerait. »
La malheureuse expédition dans laquelle périt Saint-Louis fut la sixième et la dernière des croisades ; le malheur qui l’avait terminée éteignit cet enthousiasme religieux qui avait dépeuplé l’Europe pendant deux siècles.
(source : france-pittoresque.com) |
Au XVIe siècle, posséder un livre était déjà une marque de richesse, mais posséder un livre illustré et riche d'enluminures colorées était réservé aux potentats et aux religieux. C'était le cas de François 1er qui possédait une riche bibliothèque. La plupart de ces livres appartiennent aujourd'hui à la bilbiothèque nationale qui les conserve et les entretient. Elle les a prêtés au chateau de Blois qui propose, une exposition de ces ouvrages intitulée : "Trésors royaux, la bibliothèque de François 1er".
Présentant plus de 140 ouvrages, elle reconstitue pour l'occasion la bibliothèque du roi. Le public peut admirer ces livres richement illustrés d'enluminures très colorées, une marque de la richesse de leur propriètaire.
C'est donc un véritable trésor qui est visible par tout un chacun jusqu'au 18 octobre 2015 au château de Blois. Une bibliothèque qui y avait trouvé sa place jusqu'en 1544, quand elle fut transférée à Fontainebleau. Les ouvrages sont soit manuscrits (on sort alors du Moyen-Âge), soit imprimés, Gütenberg a "inventé" l'imprimerie en 1492, peu d'années plus tôt.
L'un des ouvrages proposé au regard des visiteurs intéressés est l'un des plus précieux de son époque. "Les heures de Louis de Laval" compte 1200 enluminures signées de Jean Colombe. Il est bien entendu hors de question de manipuler ces ouvrages d'une extrême fragilité. Ils sont présentés derrière des vitres protectrices et dans des vitrines éclairées juste ce qu'il faut, pour ne pas détériorer ces précieuses pages sur lesquelles, et c'est émouvant, s'est posé le regard du vainqueur de Marignan en... Il y a tout juste 500 ans !
Claude de France, reine de France, était la fille aînée du roi Louis XII et d’Anne de Bretagne, sa seconde femme, et naquit à Romorantin le 13 octobre 1499.
Le roi, son père, la destinait à François, duc d’Angoulême — futur François Ier —, qui était le premier prince du sang, et l’héritier apparent de la couronne ; Anne de Bretagne, au contraire, voulait avoir pour gendre Charles d’Autriche, depuis l’empereur Charles-Quint, et elle serait venue à bout de son dessein, si les ministres du roi ne s’y fussent opposés. Claude fut fiancée à François en 1506, mais ce ne fut qu’après la mort de la reine Anne, en 1514, que le mariage — qui eut lieu le 18 mai 1514 — fut consommé.
« Le duc d’Angoulême parvint à la couronne en 1515, et Claude vit son titre de duchesse changé en celui de reine ; mais, rapportent les historiens contemporains de la reine, pour être élevée si haut, elle ne changea ni d’humeur ni de conduite, et conserva toujours sa première douceur et sa modestie. A l’exemple de la reine sa mère, après avoir satisfait aux devoirs de la religion, elle passait la majeure partie de son temps avec ses dames et demoiselles, à filer ou à travailler à l’aiguille pour vêtir les pauvres ou décorer les autels. Elle avait adopté pour devise — c’était la mode du temps — une lune en son plein, par allusion à sa candeur, avec ces mots : Candida candidis, pour exprimer sa sincérité et celle des Français, qu’elle aimait de toute son âme.
|
Un voyageur ayant apporté de Syrie et de Damas des pruniers d’une qualité supérieure à celle qui était connue alors en France, les premiers fruits en furent présentés à la reine ; on donna le nom de Reine Claude aux prunes vertes, et celui de Damas aux prunes violettes.
Une vertu sincère, dit Brantôme, en parlant de la reine Claude, un esprit égal, la douceur, la bonté même, formaient son caractère ; aussi, l’appelait-on communément la bonne reine, comme on appelait son père le bon roi Louis XII. Elle n’était pas si bien partagée du côté du corps ; elle était un peu boiteuse, défaut qu’elle tenait de sa mère ; sa taille était médiocre , et les traits de son visage, qui ressemblaient à ceux de Louis XII, n’avaient rien qui pût fixer agréablement les yeux, « que l’air de bonté qui brille dans toute sa personne ! » Aussi, le roi son père dit à Anne de Bretagne, qui lui faisait craindre les dégoûts du duc d’Angoulême : « Elle n’est pas belle, mais sa vertu touchera le comte, et il ne pourra s’empêcher de lui rendre justice. »
Elle mourut le 20 juillet, au château de Blois, en 1524, à l’âge de vingt-quatre ans et neuf mois, laissant trois fils et quatre filles : François, Henri — qui deviendra le roi Henri II — et Charles ; ses filles sont Louise (morte à 3 ans), Charlotte (morte à 7 ans), Madeleine (morte à 16 ans et qui devint reine consort d’Écosse) et Marguerite (1523-1574) qui devint duchesse de Savoie par son mariage avec Emmanuel-Philibert dit Tête de fer. Brantôme ajoute au portrait de cette illustre princesse, que la reine fut fort aimée et fort bien traitée du roi son mari, ainsi que de toute la France. Lorsqu’elle cessa de vivre, elle fut généralement regrettée et pleurée pour ses admirables vertus. On rapporte que plusieurs personnes l’invoquèrent comme sainte, et furent guéries par son intercession.
(source : france-pittoresque.com) |
Le roi Henri II est blessé mortellement d’un coup de lance que lui donne Montgomery, dans un tournoi. Ce prince, qui avait déjà couru plusieurs lances dans un tournoi qu’il donnait à l’occasion du mariage de la princesse Elisabeth sa fille avec le roi d’Espagne, voulut en rompre une dernière avec le jeune Montgomery.
|
Celui-ci s’en défendit à plusieurs reprises, se rappelant peut-être que son père avait autrefois manqué de tuer François Ier dans une fête, le 6 janvier 1521 ; mais voyant que Henri II commençait à s’indisposer de son refus, il entra enfin en lice, « et dans la course, sa lance rompit en la visière du roi si rudement, dit d’Aubigné, que la morne se décrocha de la haute pièce, et que la visière levée en haut, le contrecoup donna dans l’œil. »
Le roi mourut le 10 juillet suivant de cette blessure, et défendit en mourant que Montgomery fût inquiété, ni recherché pour ce fait en aucune manière. Après cette sinistre aventure, Montgomery alla voyager en Italie et en d’autres pays, jusqu’au temps des premières guerres civiles, qu’il revint en France, et s’attacha au parti protestant, dont il devint un des principaux chefs. Ayant été pris au siège de Domfront, il fut amené à Paris, enfermé à la Conciergerie, dans la tour qui porte encore son nom.
On instruisit son procès, et il périt sur l’échafaud le 26 juin 1574, chargé de tous les maux que la mort de Henri II avait causés à l’Etat, plutôt que de son propre crime : « car pour celui de lèse-majesté, dont on l’accusait, dit le président Hénault, il ne pouvait en être recherché, après les édits de pacification déjà donnés en faveur des protestants, et surtout après la dernière amnistie ; mais il fallut accorder cette satisfaction à la passion de la régente [Catherine dé Médicis], qui voulait, à quelque prix que ce fût, la mort d’un homme qui lui avait enlevé le roi son époux. »
|
Ses enfants, par le même arrêt, furent déclarés roturiers ; ce qui lui fit dire cette belle parole en mourant : « S’ils n’ont la vertu des nobles pour s’en relever, je consens à l’arrêt. »
(source : France-pittoresque.com) |
A voir sur lepoint.fr
Inauguration le 31 mai 2015 à 15h
Église prieurale Saint-Pierre-Saint-Paul à Souvigny (Auvergne)
Lors de la commémoration, en 2010, du 600e anniversaire de la mort du duc Louis II de Bourbon, la commune de Souvigny, fille aînée de Cluny et berceau de la dynastie royale des Bourbons, a pris la décision, sur proposition du Comité du Bon Duc Louis II, de restaurer la chapelle funéraire ducale située au cœur l’église prieurale Saint-Pierre-Saint-Paul.
La chapelle funéraire du duc Louis II de Bourbon, dont les travaux de restauration sont achevés et rendus possible par un mécénat international, est inaugurée le 31 mai 2015.
Le public pourra ainsi découvrir une chapelle dans son extraordinaire qualité originale, de dessin et de sculpture.
Souvigny, grand site régional d’Auvergne
Ancienne capitale de la province historique du Bourbonnais, Souvigny se trouve dans le département de l’Allier et la région Auvergne, à l’ouest de Moulins et au nord de Vichy.
Son riche patrimoine architectural, lié à sa filiation à l’abbaye de Cluny et à la présence des ducs de Bourbon, lui a valu d’être élue « grand site régional d’Auvergne ».
Le pays de Souvigny riche de 200 châteaux est une destination incontournable pour tous les passionnés d’églises romanes, de châteaux et de randonnées au cœur d’un bocage préservé.
Souvigny, capitale religieuse des Bourbons
La naissance de la remarquable église de Souvigny est liée à l’abbaye de Cluny.
Aymar, sire de Bourbon, lègue à l’abbaye de Cluny une partie de ses terres. Un monastère est alors construit et deux des abbés de Cluny viennent y mourir tour à tour : Mayeul et Odilon. Le prieuré devient alors un lieu de pèlerinage, une grande église est construite sur le modèle de Cluny III, avec deux transepts, et les ducs de Bourbon la choisissent comme nécropole ducale, au point que l’on appelle Souvigny « le Saint-Denis » des premiers Bourbons.
Église prieurale Saint-Pierre-Saint-Paul
L’église prieurale Saint-Pierre-Saint-Paul est le site incontournable de la ville.
Cette église, qui est le plus vaste édifice religieux du département, est d’origine romane, mais modifiée et agrandie aux XIIe et XVe siècles.
La nef est assortie de doubles bas-côtés, et d’un double transept et, à l’intérieur comme à l’extérieur, les diverses époques de construction de l’édifice se lisent aisément, formant un ensemble irrégulier mais plein de charme.
L’église prieurale de Souvigny est alors la plus grande église du Bourbonnais, avec un plan en croix de lorraine (à double transept) comme à Cluny, de double bas-côtés, un chevet plat.
La façade notamment est le résultat de plusieurs époques, tout comme le prieuré voisin qui présente une ordonnance néo-classique surprenante dans ce petit village, et où l’on retrouve les styles roman, gothique et renaissance.
La nef présente également d’importants éléments du XVe siècle bâtis sur des vestiges romans, et l’on est frappé par la majesté des proportions. Cette somptuosité s’explique lorsque l’on s’approche des tombeaux des Bourbons. En effet, en dehors de l’armoire de pierre renfermant les reliques de saint Odilon et de saint Mayeul, les corps qui sont enterrés à Souvigny sont essentiellement ceux des Bourbons de la branche aînée qui s’est éteinte en la personne du connétable.
Dans la chapelle Vieille se trouvent les gisants de Louis II de Bourbon et de son épouse Anne d’Auvergne, inhumés dans un caveau avec d’autres membres de la famille, dont François de Bourbon, duc de Châtellerault et frère du connétable, tué à la bataille de Marignan.
Dans la chapelle Neuve, les gisants du duc Charles Ier de Bourbon et de son épouse Agnès de Bourgogne sont l’œuvre de Jacques Maurel, l’un des grands sculpteurs du XVe siècle.
Le caveau contient, en outre, les restes de nombreux Bourbons et même ceux de mademoiselle de Tours, fille légitimée de Louis XIV et de madame de Montespan, morte à l’âge de six ans lors d’une cure de sa mère à Bourbon-l’Archambault.
Il faut évoquer aussi les vitraux du XVe siècle de Jean Chateau, les orgues du XVIIIe siècle, œuvre de François Cliquot et la très belle sacristie aux somptueuses boiseries.
La Chapelle Vieille, nécropole du Duc Louis II de Bourbon
La Chapelle Vieille a été édifiée dans l’église de la seconde campagne de construction.
Elle fut fondée en sa forme actuelle en 1375 par « le bon duc » Louis II de Bourbon.
Elle est située sous le transept méridional, et l’origine de la chapelle originale (Notre-Dame des Avents) remonte au XIIe siècle. On y voit des arcades en mitre et de remarquables chapiteaux romans. Louis II la fit orner de riches corniches et socles pour statues, d’une très belle crédence et d’un oratoire. Elle fut fermée par une balustrade de pierre à fines sculptures et petites rosaces formant des motifs à feuilles de trèfle.
Le mausolée qui est au milieu de la chapelle, abrite les corps de Louis II et de sa femme Anne Dauphine d’Auvergne ainsi que leur fils, Jean Ier de Bourbon et son épouse Marie de Berry, fille du duc Jean de Berry et François dit Monsieur, Duc de Châtellerault, petit-fils de Louis II et frère du dernier duc de Bourbon Charles III.
Le soubassement de pierre blanche est orné d’écussons des Bourbons alternant avec des ceinturons portant la devise « Espérance ».
Sur la table à rebords moulurés, reposent les gisants du duc et de la duchesse. Les dais, qui couvrent leurs têtes sont ornés, sur leurs faces postérieures, de bas-reliefs figurant la crucifixion du Christ et le couronnement de la Vierge.
La restauration de la Chapelle Vieille
Élu grand site national en 1993, puis grand sanctuaire roman d’Auvergne, Souvigny s’est engagé depuis une trentaine d’année dans de nombreux investissements de mise en valeur de son exceptionnel patrimoine historique et architectural.
En 2010, sur proposition du Comité « Bon Duc Louis II », la Commune de Souvigny a décidé de restaurer la Chapelle Vieille, nécropole du duc Louis II de Bourbon.
La restauration n’avait pas pour but de restituer un état aujourd’hui totalement disparu, antérieur aux nombreuses destructions révolutionnaires : le tombeau, la clôture, l’enfeu, étaient autant d’éléments de très grande qualité motivant une mise en valeur évocatrice de l’ensemble de l’œuvre.
Dès les sondages préalables aux travaux, est apparue une œuvre coiffant cet ensemble : le décor, complet, des voûtes de la travée orientale, formant un ciel au-dessus du tombeau, était demeuré sous le badigeon gris qui l’avait préservé.
Sur un fond semé d’étoiles, un chœur d’anges d’une extrême finesse de dessin recouvre les voûtains.
Le fond était initialement bleu, recouvert d’azurite : l’altération inévitable de ce minerai fragile forme aujourd’hui un ciel d’ocre qui n’empêche pourtant pas la lecture complète des anges et de l’œuvre dans son ensemble.
On ne sait rien du détail de la commande et des exécutants de cette œuvre : contemporaine de la réalisation de l’ensemble de la Chapelle Vieille, elle semble pourtant avoir été exécutée avec une certaine réduction de moyens – des matériaux de proximité, comme l’azurite, ayant été préférés au lapis lazuli lointain, le fonds de préparation étant grossier – mais avec une très grande maîtrise du dessin et de la couleur.
La finesse des traits, l’iconographie, et même la précision de la notation musicale du Gloria chanté par les anges fait penser à des artistes enlumineurs plutôt qu’à des peintres rompus à la peinture murale,.
Les travaux de restauration de la Chapelle Vieille
Les travaux de restauration se sont déroulés en 2014 et 2015, sous la maîtrise d’ouvrage de la Commune, et avec l’assistance de l’État – Direction régionale des affaires culturelles. La maîtrise d’œuvre a été réalisée par Richard Duplat, architecte des monuments historiques.
L’équipe en charge de la restauration des peintures, autour de Didier Legrand, restaurateur, s’est attachée à maintenir ce niveau d’attention, tant dans la précision de la retouche que les caractéristiques chimiques de l’œuvre. Deux mois de retouche ont permis aux restaurateurs de donner à voir l’œuvre peinte dans toute son ampleur.
La clôture du chœur a, elle aussi, révélé une qualité inattendue, avec un décor de damier rouge et noir et de dorures lui aussi très ben conservé ; la sculpture, portant des feuillages alternés, est d’une très grande finesse. Les éléments d’ornement brisés par le temps et les accidents ont été restaurés, sans nier les destructions révolutionnaires ni présumer des éléments disparus.
Au centre, les gisants de Louis II de Bourbon et d’Anne d’Auvergne ont été nettoyés, sans pour autant altérer complètement la lecture des grafitti qui couvrent les deux sculptures, et dont la plupart sont datés du XVe au XVIIe siècle. Le buste d’Anne, brisé à la masse à la révolution, a été redressé pour une lecture complète de l’ensemble.
Le budget de restauration de la Chapelle Vieille
Afin de boucler le budget des travaux destinés à la rénovation de la Chapelle Vieille, la ville de Souvigny a décidé de faire appel au mécénat. Une convention a été signée avec la Fondation du Patrimoine afin que celle-ci collecte les dons des particuliers et entreprises qui souhaitaient participer à la restauration de ce patrimoine.
Pour un montant de travaux de 488 144 €, l’État (Direction régionale des affaires culturelles) a accompagné la Commune à hauteur de 174 665 €. Le Conseil Général de l’Allier et un important mécénat international (la Fondation Paulsen, la Fondation Souza et l’Association des Vieilles Maisons Françaises) complètent le financement pour 313.479 euros.
La Fondation Paulsen représentée par le Docteur Frederik Paulsen ( homme d’affaires hors norme, Président d’un important groupe pharmaceutique, éditeur, explorateur, spécialiste entre autres des pôles Nord et Sud, Consul honoraire de Russie en Suisse ) est le principal mécène de la restauration de la chapelle funéraire du Duc Louis II de Bourbon.
(source : archeothema.com)
Un chantier rarissime est
en cours au sein de la basilique
cathédrale de Saint-Denis, tombeau des Rois de France : la réfection complète
du chœur. « Ce n'est que le 8e en 1 500 ans d'histoire », précise Jacques Moulin, architecteen chef des
monuments historiques, maître d'œuvre du chantier. Depuis quelques semaines, la partie centrale de l'édifice religieux est cernée de palissades en bois. Elle doit retrouver une splendeur digne de
cette merveille de l'art gothique, conçue par l'abbé Suger au XIIe siècle et devenue également cathédrale (c'est-à-dire le siège d'un évêque) il y a seulement 50 ans. La dernière modification du
chœur date de cette époque.« Il était temps de l'aménager pour les siècles à venir. Nous avons donc sollicité des artistes du monde entier, avec comme ligne conductrice l'harmonie de la pierre et
de la lumière, symbole de cette basilique », explique Monseigneur Pascal Delannoy, évêque de Saint-Denis.Pour le mobilier liturgique, autrement dit l'autel (table d'où le prêtre célèbre la
messe), l'ambon (le pupitre où sont lus les textes sacrés) et le dosseret (cloison derrière le siège de l'évêque), c'est l'artiste slovaque Vladimir Zbynovsky qui a été choisi. « Sa compréhension
du lieu nous a éblouis, explique Jacques Moulin. Il a compris l'importance de la lumière dans la basilique, une tradition qui remonte aux premiers vitraux, dès l'époque carolingienne, et plus
encore à l'époque de Suger, où les vitraux occupent des murs entiers : il y a plus de verre que de pierre ! La basilique fut longtemps appelée la lanterne. »Vue du futur chœur de la basilique
Saint-Denis. Une lumière naturelle illuminera la crypte, tombeau des Rois de France. (2BDM Architectes). Pour correspondre à l'identité du lieu sacré, Vladimir Zbynovsky a conçu un autel de
pierre, surmonté d'une plaque de verre de 20 cm d'épaisseur, le tout creusé en son centre d'une croix. La lumière naturelle traversera l'autel, pour venir éclairer la crypte, tombeau des Rois de
France, située juste en dessous. Ce trésor archéologique va lui aussi être réaménagé d'ici septembre (lire ci-dessous).Point d'orgue de cette rénovation, la création du nouvel autel de pierre et
de verre sera une véritable prouesse technique. Pour fabriquer la plaque de verre optique d'une pureté extrême, il faudra le concours de trois entreprises spécialisées, qui devront la couler à
même la pierre et la laisser refroidir extrêmement lentement, pendant deux ou trois mois, pour éviter qu'elle ne se casse.Les dalles dessinées par Viollet le
Duc sont nettoyées. Un trou en forme de croix au milieu permettra de laisser passer la lumière dans la crypte. (LP/J.-G.B) Le mastodonte d'1,2 t prendra place au centre du chœur, sur les dalles
colorées conçues au XIXe siècle par l'architecte Viollet-le-Duc, nettoyées pour l'occasion. Derrière, le petit mur qui faisait office de dosseret est en train d'être abattu, pour laisser place à
un demi-cercle en acier ou en aluminium, sur lequel sera gravé un texte sacré en grec. « Sa forme évoquera le manteau revêtu par les évêques », explique Vladimir Zbynovsky.Le nouveau chœur sera
dévoilé début septembre. Les temps d'être créés et financés, le mobilier liturgique sera, lui, installé courant 2016. Les 300 000 visiteurs annuels de la basilique pourront alors enfin profiter
des richesses d'un édifice refait à neuf, à l'intérieur comme à l'extérieur. Jean-Gabriel BontinckUn nouvel écrin pour les sarcophages des Rois de France « Il ne faut pas l'oublier, cette
basilique a un sous-sol. Nous allons le repeupler, avec tous les sarcophages qui devaient y être. Nous en avons rassemblé une soixantaine en un an et demi. Certains étaient devenus des pots de
fleurs… » Jacques Moulin plaisante à peine, lorsqu'il décrit l'état d'abandon de certaines sépultures. Pour l'architecte en chef de ce monument historique, il fallait « redonner sa signification
à la crypte ». C'est-à-dire réaménager le lieu où les tombes des Rois de France étaient installées pendant des centaines d'années.À l'endroit même où l'évêque martyr Denis, sa tête sous le bras,
a été enterré au IIIe siècle, le chœur actuel de la basilique avait été reconstruit. Le caveau historique avait ensuite été rouvert par Napoléon III, pour y installer les dépouilles de Bonaparte,
mais il n'a finalement jamais servi et fut vide pendant des années. Il a fallu plusieurs travaux d'excavation, au XIXe et XXe siècles, pour redonner à ce tombeau son aspect d'origine. Les
derniers aménagements sont en cours.« Il y aura les sarcophages carolingiens au premier plan, puis les Mérovingiens au second, et, au-dessus, les grands sarcophages royaux. En se remplissant,
cette crypte va reprendre l'aspect qu'elle n'aurait jamais dû perdre », poursuit Jacques Moulin. La réouverture au public est prévue en septembre.La rénovation de la façade presque achevéeAutre
chantier d'ampleur, celui de la façade du célèbre monument, lancé en 2012. Le public pourra admirer sa blancheur retrouvée en juillet, après trois ans de travaux minutieux. Les sculptures abîmées
ont été refaites, les pierres noircies ont été nettoyées et des couleurs ont fait leur retour, comme au temps de l'abbé Suger. La basilique a déjà retrouvé sa splendeur sur la travée nord de sa
façade, et en haut de la travée centrale. Il reste à démonter les échafaudages devant le portail central et la travée sud. « Nous aurions aimé le faire pour le festival de Saint-Denis, en juin,
mais il faudra attendre quelques jours de plus », indique Jacques Moulin, architecte des monuments historiques.Un appel lancé aux mécènesL'Église se met à la mode du « crowdfunding » : pour
financer la rénovation du chœur de la basilique, l'achat du nouvel autel et le réaménagement de la chapelle du Saint Sacrement (entre 400 000 et 450 000 € de budget), les fidèles ou simples
amoureux du patrimoine sont sollicités. Vous pouvez faire un don en contactant l'association « Les amis de la basilique cathédrale Saint-Denis » (www.amisdelabasilique.org). Présidée par l'ancien
préfet Jean-Pierre Duport (en poste à Bobigny de 1993 à 1997), cette association démarchera aussi des entreprises mécènes. « La basilique est un élément important de mise en valeur du
département. Cela peut intéresser des entreprises d'y participer », estime Jean-Pierre Duport. (source : Leparisien.fr)
Alors qu'il traverse Paris dans son carrosse, Henri IV est poignardé par un étrange rôdeur vêtu de vert. Quatre cents ans plus tard, on en sait plus sur les circonstances de cet assassinat.
Ce vendredi 14 mai 1610, au Louvre, Henri IV s'est levé de bon matin et, comme d'habitude, s'est habillé seul dans son petit cabinet. Il a mal dormi. La veille a été une journée riche en événements et en émotions, avec le couronnement de sa femme, Marie de Médicis, épuisante et grandiose cérémonie en l'abbatiale de Saint-Denis. Tard dans la soirée, son jeune fils légitimé, César, duc de Vendôme, lui avait rapporté l'avertissement d'un sieur de La Brosse, médecin, mathématicien et quelque peu astrologue, lui conseillant de se garder de la journée du lendemain.
« Vous êtes fou ! », lui avait-il rétorqué1. Que de fois, en effet, lui avait-on prédit qu'il mourrait par accident ! Pas moins d'une vingtaine de tentatives d'assassinat avaient été perpétrées contre lui cf. p. 48 . En décembre 1594, Jean Chastel, élève des Jésuites, l'avait frappé d'un coup de poignard, le blessant seulement à la lèvre et lui cassant une dent.
Ce matin cependant, il est inquiet et fatigué. Peu avant le sacre, il avait dit à Sully, qui le rapporte dans ses ?conomies royales : « Hé, mon ami, que ce sacre me déplaît ! Je ne sais ce que c'est, mais le coeur me dit qu'il m'arrivera quelque malheur. » Sur les 6 heures, il se remet au lit et prend son livre d'heures - un livre de dévotions pour les laïcs. Enfin, il se lève, fait sa prière, bavarde quelques instants avec son ministre Villeroy, puis se promène aux Tuileries, où le dauphin vient le voir. Il assiste à la messe au couvent des Feuillants, rue Saint-Honoré. Il feint la gaieté, mais il a le front soucieux. Revenant au Louvre, il aurait dit à ses compagnons Guise et Bassompierre : « Vous ne me connaissez pas maintenant vous autres ; mais je mourrai un de ces jours et, quand vous m'aurez perdu, vous connaîtrez ce que je valais et la différence qu'il y a de moi aux autres hommes 2 . »
Dans la matinée, il reçoit dans son cabinet quelques ambassadeurs, embrasse ses filles, Élisabeth et Chrestienne, sans oublier Mlle de Vendôme - la fille naturelle qu'il avait eue de Gabrielle d'Estrées. Puis, il prend son dîner - notre déjeuner - après avoir eu un entretien avec un officier de renseignements de retour d'une mission d'inspection sur la frontière nord-est.
En début d'après-midi, il s'en va saluer la reine dans sa chambre. Il a retrouvé sa belle humeur naturelle. Il plaisante avec Mmes de Guise et de La Châtre et retourne dans son cabinet où il se met à son écritoire. Il a prévu de se rendre sans tarder à l'Arsenal voir son ami Sully, surintendant des Finances et grand maître de l'Artillerie, qui est indisposé. Il a besoin d'évoquer avec lui les dernières mesures à prendre avant son départ pour l'armée.
Henri IV a décidé en effet de porter secours à deux princes protestants, Jean Sigismond, électeur de Brandebourg, et Philippe Louis de Bavière, comte palatin de Neubourg, dans le conflit qui les oppose à l'empereur germanique Rodolphe II au sujet de la succession des duchés rhénans de Clèves et Juliers. Une armée de 37 000 hommes a été rassemblée à Châlons-en-Champagne, et Henri a prévu de quitter Paris dès le 19 pour la rejoindre et entrer en campagne. Deux autres armées ont été mobilisées, l'une en Béarn, l'autre en Dauphiné, pour faire face aux Espagnols, alliés à l'empereur.
Revenant chez la reine, il lui dit : « Je ne sais ce que j'ai, mais je ne puis sortir d'ici. » Il semble que quelqu'un peut-être Vendôme ? lui ait remis un billet sur lequel était écrit : « Sire, ne sortez pas ce soir. » Marie de Médicis fait tout son possible pour le retenir. Henri ne sait que faire : « M'amie, irai-je, n'irai-je pas ? » Enfin, il se décide et commande son carrosse.
Vitry, capitaine des gardes du corps en quartier, se propose de l'escorter. Avec les festivités du couronnement de la reine, la ville est pleine d'étrangers. Henri décline l'offre : « Il y a cinquante et tant d'années que je me garde sans capitaine des gardes ; je me garderai bien encore tout seul ! Je veux parler à M. de Sully, je ne dormirai pas tranquille. » Il descend dans la cour par le petit degré. Il est vêtu de son costume de « satin noir égratigné ». Praslin, autre capitaine des gardes, offre à son tour ses services : « Non, je ne veux ni de vous, ni de vos gardes ; je ne veux personne autour de moi ! » Il ne prend avec lui que quelques proches courtisans.
Il est un peu plus de 16 heures. Il fait un temps magnifique. Il monte donc dans le carrosse, s'assoit sur la banquette du fond, ayant à sa droite le duc d'Épernon, colonel général de l'infanterie française, l'ancien archimignon d'Henri III devenu l'un des personnages les plus influents du royaume. De part et d'autre de la portière droite, dos à la rue, s'installent le maréchal de Lavardin et M. de Roquelaure, à celle de gauche, le duc de Montbazon et le marquis de La Force. Sur la banquette faisant face au roi se placent Nicolas d'Amerval, sieur de Liancourt, et Jacques Chabot, sieur de Mirabeau. « Où va-t-on ? », demande le cocher. « Qu'on me mette hors de céans ! », répond le roi qui, selon Pasquier, fait un grand signe de croix3.
Quelques gentilshommes à cheval et valets de pied constituent toute l'escorte. La voiture s'engage sous la voûte de la première porte et franchit le guichet s'ouvrant sur la rue d'Autriche. Les ridelles de cuir des fenêtres sont relevées - les véhicules n'ont pas de vitres à cette époque. Marie de Médicis doit faire son entrée solennelle dans Paris le surlendemain. Henri veut profiter de son déplacement pour voir, rue Saint-Denis, les apprêts de la fête : poteaux fleuris, arcs de triomphe festonnés, rochers en carton et inscriptions allégoriques.
En franchissant le guichet du Louvre, personne n'a remarqué, le long d'une borne, au milieu des domestiques qui attendent leur maître, un étrange personnage à la carrure athlétique, à la barbe rousse, aux cheveux fauves, habillé de vert à la flamande. Le matin, entre 6 et 7 heures, cet individu est sorti de l'hostellerie des Cinq Croissants, faubourg Saint-Jacques, dissimulant un long couteau de cuisine à double tranchant. Après avoir entendu la messe à Saint-Benoît, l'homme a tenté vainement d'approcher le roi aux Feuillants. Cette fois encore, à la sortie du Louvre, il ne peut rien faire, car il se trouve situé du mauvais côté, où siège le duc d'Épernon.
A hauteur de la rue Saint-Honoré, le cocher demande une nouvelle fois quelle route prendre. « A la Croix-du-Trahoir ! » , répond Henri IV. On s'y rend. C'est au croisement de la rue de l'Arbre-Sec. Là, le roi commande : « Au cimetière des Innocents ! » On s'engage donc dans la rue de la Ferronnerie, un boyau restreint par des échoppes de marchands de cuivre et de fer-blanc, qui se sont adossées aux maisons surplombant les charniers du cimetière. C'était pourtant une voie de passage très fréquentée. Cinquante-six ans plus tôt, jour pour jour, le 14 mai 1554, Henri II avait ordonné la destruction de ces échoppes, mais ses lettres patentes étaient restées lettres mortes.
Le passage se trouve obstrué par une charrette de foin et un haquet chargé de tonneaux de vin. Le carrosse essaie de s'engager en se déportant sur la gauche, s'inclinant fortement de l'autre côté - celui du duc d'Épernon - à cause de l'égout qui occupe le milieu. Mais la voiture doit s'immobiliser le long de la maison du notaire Poutrain, à côté d'une auberge où pend l'enseigne du Coeur couronné percé d'une flèche4. La plupart des valets qui se tiennent aux portières en profitent pour couper par le cimetière des Saints-Innocents, qui longe la rue. Un autre descend et se baisse pour rattacher sa jarretière. Il n'y a plus personne pour protéger le roi.
Henri, qui a passé nonchalamment le bras droit autour du cou du duc d'Épernon, se fait lire une lettre, car il a oublié ses lunettes. Il découvre largement le buste. C'est alors que l'homme habillé de vert, qui a suivi la voiture depuis le Louvre, saute sur le rayon de la roue arrière gauche. Plaçant son autre pied sur une borne de pierre, il se penche à l'intérieur et, de la main gauche, plonge par trois fois sa lame effilée en direction du roi.
Le premier coup pénètre entre la deuxième et la troisième côte. « Je suis blessé ! », s'écrie le monarque en portant sa main à l'aisselle. Le second pénètre entre la cinquième et la sixième côte. « Ce n'est rien, ce n'est rien ! », halète le roi. Il n'a pas le temps d'en dire davantage, un flot de sang envahit sa bouche. La veine cave a été tranchée, l'aorte aussi peut-être. Le troisième coup est arrêté par la manche du duc de Montbazon. Le marquis de La Force s'avance pour soutenir le corps et la tête : « Ah, Sire, souvenez-vous de Dieu ! »
La foule des badauds s'agglutine autour du carrosse. On pousse des cris. Qu'est-il arrivé au roi ? L'agresseur, qui aurait pu profiter de la confusion pour s'enfuir par la rue adjacente de la Lingerie, reste là, hébété, sa longue lame ensanglantée à la main. Si l'on en croit le chroniqueur Pierre Matthieu, il avait bu « plus amplement qu'il ne saoulait » , afin sans doute de se donner du courage5. Un des officiers à cheval de l'escorte, Jacques Pluviers de Saint-Michel, s'avance pour le transpercer. Il est arrêté par le duc d'Épernon et les autres seigneurs restés dans le carrosse.
Vite, les compagnons du roi se répartissent les rôles. La Force raccompagnera au Louvre le roi agonisant, sur qui on a jeté un manteau. D'Épernon ira à l'Hôtel de Ville afin d'arrêter avec les édiles parisiens les premières mesures de sécurité. Quant au baron de Courtomer, autre gentilhomme servant, il s'acheminera vers l'Arsenal pour prévenir Sully. A peine s'apprête-t-il à exécuter sa mission qu'il se heurte dans la rue de la Ferronnerie à un groupe armé de huit à dix hommes à pied et de deux à cheval et doit sortir son épée. Au lieu de porter secours au malheureux souverain, ces gens s'apprêtent à faire un sort à l'assassin : « Tue, tue, il faut qu'il meure ! », crient-ils. On leur rétorque que le roi n'est que blessé. Aussitôt, le groupe se disperse et disparaît dans la foule. Malgré l'enquête diligentée à la demande du parlement, on ne les retrouvera jamais.
Le carrosse pénètre dans la cour du Louvre à vive allure. On crie :« Au vin ! Au chirurgien ! » Transporté avec précaution dans le petit cabinet de la reine, le roi, le teint cireux, le pourpoint ouvert, la chemise maculée, est assis dans un fauteuil, puis étendu sur son lit. Certains témoins raconteront qu'il ouvre trois fois les yeux avant d'expirer mais peut-être a-t-il été tué sur le coup. En dépit des efforts pour tenir la reine éloignée de cette scène, celle-ci, alarmée par le bruit, sort de ses appartements. « L'hanno ammazzato ! » « Ils l'ont tué ! », crie-t-elle, folle de douleur.
Pierre Matthieu écrit : « Mon imagination contredisait mes yeux et ne me pouvait figurer de voir mort celui qui, une heure auparavant, ne parlait que de combattre, de vaincre et de triompher 6 . » L'étiquette ne permet pas l'attendrissement. Lavée, revêtue d'un pourpoint de satin blanc, la dépouille royale est bientôt transportée dans sa chambre, où l'on installe une chapelle ardente.
Dans Paris, on a du mal à croire que le roi n'est que blessé. La terrible nouvelle se répand dans une désolation universelle cf. Michel Cassan, p. 54 . Le parlement, qui commençait à se disperser après l'audience de l'après-midi - l'huissier avait frappé de sa baguette la fin de la séance -, s'assemble à nouveau à l'annonce de « cet infortuné et misérable accident » , selon l'expression de Louis Dolé, avocat en la cour et procureur général de la reine.
Le premier président Achille de Harlay dit à son fils, que Marie de Médicis vient de lui envoyer : « Vous pouvez rapporter à la reine que vous avez vu la compagnie assemblée pour l'effet qu'elle désire et bien délibérée de servir le roi et l'État. » Le duc d'Épernon, qui se présente botté devant les magistrats, s'excusant de sa tenue, suscite quelques murmures. A sa demande ainsi qu'à celle du duc de Guise, les magistrats confèrent immédiatement à la reine la régence.
Au Louvre cependant, on continue d'être désemparé. Le petit dauphin, revenu de promenade, pleure. Parlant de l'assassin, il lance : « Ha ! Si j'y eusse été avec mon épée, je l'eusse tué 7 ! » La reine, prostrée, ne cesse de répéter : « Le roi est mort. » « Votre Majesté m'excusera , l'interrompt le chancelier Brûlart de Sillery,mais les rois ne meurent point en France. » Et, lui désignant son fils aîné de 8 ans et demi, il ajoute : « Voilà le roi vivant ! »
Le lendemain 15 mai, au couvent des Grands-Augustins, en présence du parlement assemblé, dans le chatoiement des longues robes noires et écarlates, dans l'éclatante blancheur des fraises godronnées, Louis XIII tient son premier lit de justice au cours duquel il confirme officiellement sa mère comme régente du royaume.
À l’occasion du 221e anniversaire de la mort de Madame Élisabeth, sœur de Louis XVI, guillotinée le 10 mai 1794, l’Institut de la Maison de Bourbon fera célébrer une messe à son intention par Monseigneur Maurice de Germiny, évêque émérite de Blois, en l’église Sainte-Élisabeth de Hongrie, 195, rue du Temple 75003 Paris (métro Temple ou République) ce samedi 9 mai à 11 heures. (source : Noblesse et royautés)
Le magazine Le Point nous fait découvrir des espaces fermés au public et parfois insolites. De Versailles à Chambord en passant pas Amboise, plongez vous dans l'histoire de France.
Rendez vous sur lepoint.fr.